mardi 13 mai 2008

Road rules

Ces temps-ci, il m’arrive de louer une voiture pour faire des courses à l’extérieur de mon quartier (où on peut tout faire à pied ou à vélo). Je retrouve régulièrement au volant de monstres de la route, surdimensionnés et extrêmement gourmands en carburant, très souvent des fabrication US les plus glamour (Buick, Pontiac Oldsmobile, Chevy Lumina...). Une vraie insulte à l'esthétique et à l’écologie :/
Lors de ma dernière location, j’ai sélectionné la catégorie la moins chère. En France, je me serais retrouvée avec une Twingo, une Polo ou une Yaris, ici on m’a confié une Pontiac Grand Prix .


Quelques caractéristiques techniques pour les connaisseurs : 5 mètres de long pour 2 de large, 1,6 tonne et un moteur V6 de 3,8 litres pour 200 chevaux. Un tank ! Heureusement, le siège et le volant ont une multitude de réglages qui me permettent de voir la route !!!

Ah, l’Amérique du nord, on visualise toujours des lignes droites à perte de vue bordées d’érables, de sequoias centenaires ou de champs d'éoliennes, et séparées par de larges bandes d’herbe légèrement creuses où se planque la police de la route. C’est souvent le cas. Un régulateur de vitesse et un bon auto-radio, et on est prêt à avaler des kilomètres et des kilomètres de bitume. Mais dès qu’on s’approche des villes, on se retrouve dans des enchevêtrements d’échangeurs à vous rendre fous. Sur des autoroutes où les entrées et sorties se situent aussi bien à droite qu’à gauche de la route, où les panneaux indicateurs sont situés quelques dizaines de mètres seulement avant les enbranchements, et où on est autorisé à doubler par la gauche et par la droite !
Dans ce genre de situations, il y a pas mal de paramètres à gérer. Souvent, je décide d’en éliminer un (le compteur de vitesse) pour me concentrer sur les autres. Je suis donc le flot des véhicules en considérant que les autres respectent les limitations de vitesse !

Une fois sortie de la jungle des autoroutes autour de Montréal, c’est beaucoup plus paisible, ce qui ne doit pas nous empêcher d’être vigilants. Le code de la route est globalement le même qu’en France (les français peuvent d’ailleurs obtenir un permis de conduire québecois en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes, sans repasser d’examen), à quelques exceptions culturelles près. Par exemple, les feux de signalisation sont situés après les intersections. Ca peut paraître sans importance mais lors de mes premières visites au Canada ou aux Etats-Unis, je grillais régulièrement des feux, trop habituée à m’arrêter juste devant le signal tricolore.
Il y a aussi de drôles de panneaux, comme celui-ci.


Selon vous, quelle est sa signification ? Je vous laisse quelques jours pour faire vos propositions. Petit indice, il se signale pas la présence de cerises aux alentours !

Quand on est piéton, c’est pareil, y a des règles à respecter. Faut juste savoir lesquelles. Par exemple, on ne traverse pas hors des passages pour piétons. Il nous est tous arrivé en France de traverser hors des passages, même sur des grandes artères (je l’ai déjà fait sur les Champs Elysées), on s’en tire au pire avec quelques coups de klaxon, voire des insultes mais sans trop de soucis. Ici, mieux vaut ne pas s’y risquer, les conducteurs ne lèvent pas le pied en vous voyant. En revanche, aux passages, pas de soucis, mon ami. Au début, je restais timidement sur le trottoir, attendant pour me lancer que les voitures soient complètement arrêtées (après avoir essayer de traverser hors des passages, j’avais aussi la trouille de traverser là où c’est autorisé) et que le conducteur me fasse signe d’y aller d’un air excédé. Maintenant, il m’arrive de traverser certaines rues en lisant un papier et sans même lever la tête !!!

samedi 10 mai 2008

Ma cabane au Canada

Encore une semaine remplie d’événements de la plus haute importance. Oui, oui, oui, j’ai trouvé ma cabane au Canada !
Elle n’est pas tapie au fond des bois mais au cœur du Plateau Mont Royal. A mi-chemin entre l’avenue Mont Royal et le parc La Fontaine, à 8 minutes à pied du métro Mont Royal, et en face de la boulangerie Pinchot qui propose des viennoiseries absolument délicieuses (très proches de celles de la boulangerie en haut de la rue Richelieu à Cauterets quand on était petits !).
Je loue donc un 3 ½, ce qui correspond à un 2 pièces en France. Ici, on compte 1 pour le salon, la chambre et la cuisine, et ½ pour la salle de bain. Il est « vide » (sans meuble) mais « équipé » (avec l’électroménager, le poele = cuisinière et le frigo), et le chauffage est compris dans le loyer.
Avant d’opter pour cet appart, j’en ai visité pas mal, du loft conceptuel au trou à rat dégeulasse en passant par le rdc sur cour. Mais celui-ci qui a gagné le redoutable test des Pour/Contre.
Il est situé là (suivez la flèche jaune).


Et voici l’intérieur.

La cuisine

Le salon

La chambre

Ok, c’est vide. Il vous faudra patienter un peu pour le voir complètement installé et meublé. Pour l’instant, je suis en phase de prospection. Mes livres de chevet sont le catalogue Ikea, et les prospectus de toutes grandes surfaces que compte Montréal à la recherche des objets ultimes ! Je repars complètement de zéro, il faut TOUT racheter : du lit à la laveuse (= machine à laver), en passant par la vaisselle ou le linge de maison. Aujourd’hui, j’ai passé une partie de l’après-midi chez Zellers pour acheter le petit électro-ménager indispensable à l’excellente ménagère que je suis. Je possède maintenant un superbe aspirateur-traineau Hoover choisi parmi 3 modèles disponibles contre une bonne dizaine pour les aspirateurs sans sac, un non moins sublime fer à repasser T-Fal (c'est le nom canadien de Tefal) et un sèche-cheveux ionique de Revlon à $16 hors taxes (+/-15%). Pas la partie la plus sexy de mon installation, hein... mais faut bien en passer par là. Vivement la partie achat des trucs complètement superflus ;)

Pour finir, triste événement, les résultats de la NHL : c'est la fin des séries pour le Canadien de Montréal, éliminé des demi-finales de la Conférence Est par les Flyers de Philadelphie à l'issue du 5e match. La saison de hockey est terminée à Montréal, il est temps d'aller au golf !

vendredi 2 mai 2008

La Tour (de la Bourse) Infernale

Maintenant que je bosse depuis quelques jours dans la Tour de la Bourse, j’ai eu l’occasion d’observer les phénomènes qui m’entourent.
Avant toutes choses, qu’est-ce que je fais dans la vie ? Cette expression me fait marrer, comme si notre vie se résumait à notre boulot… Donc, dans la vie, je travaille pour IATA au sein de l’Airline Economics Task Force. Cool, non ? on se croirait dans Wargames. Mon projet est d’analyser les coûts opérationels des compagnies aériennes et de fournir un rapport d’analyse aux Gentils Membres de IATA. Je ne vous en dis pas plus, après faudrait que je vous tue. En revanche, je peux beaucoup plus m’étaler sur mon lieu de travail et tous les petits détails croustillants de la vie au boulot dans une tour de plus de 40 étages.

Visite guidée
D’abord, on arrive en métro – station Square Victoria. Pour rejoindre la tour, rien de plus simple, on emprunte quelques couloirs souterrains qui nous conduisent directement au sous-sol de la tour, ce sera extrêmement pratique quand les éléments se déchaineront dehors l’hiver prochain. Ces couloirs sont longs, alors pour faire passer le temps, Mouvement Art Public (MAP) propose une expo photo dont voici mes préférées.



De temps en temps, il y a aussi des musiciens, plus ou moins doués. Certains tirent des cris de chat d’un pauvre violon, pensent qu’ils auditionnent pour American Idol ou tapent le même rythme sur une micro-batterie pendant 3 minutes, d’autres plus talentueux reprennent sans massacrer Oasis, Simon & Garfunkel ou Blondie !
Au sous-sol de la Tour, se trouve la Place Victoria, un mini-mall où sont réunis des commerces et le typique food-court nord-américain. On peut donc aller à la poste, à la banque, chez le dentiste, chez le chiropracteur, chez le coiffeur, booker un voyage, s’entrainer dans la salle de gym Nautilus Plus, acheter des chaussures ou de l’artisanat Arauco, s’inscrire au Registre des Entreprises ou aller chez le cordonnier-fleuriste-pressing !!! Comme toute cette activité nous a ouvert l’appétit, on a le choix entre une douzaine de stands différents : une salade Chop Crazy ? des makis Sushi Express ? un Pad Thaï chez Thaï Express ? Mc Do ou Subway ? un latté et un muffin chez Second Cup ? une boisson aux fruits Liquid Nutrition ? Si rien de tout ça ne nous plaît, on peut toujours se laisser tenter par Sukiyaki, Oktoberfest (!), les Grillades du Cèdre ou une virée chez Couche-Tard ! Après, on se demande pourquoi il y a tant d’obèses…

The Office
Pour atteindre les bureaux de IATA, 6 ascensseurs pouvant chacun contenir 18 personnes pour un poids total de 1360 kg - faites le calcul par individus, vus les gabaris par ici, j’y crois pas une seconde ;) - desservent les étages 6 à 18. Une fois sur le palier, il faut montrer patte blanche pour entrer à chacun des étages. Comme dirait Yoda, un badge porter tu dois. Avec la photo bien en vue, c’est super important pour repérer les intrus et les terroristes. On est quand même dans la Tour de la Bourse et à deux pas du World Trade Center de Montréal, symboles de la vermine capitaliste, la menace est partout !
Mon badge n’a pas encore de photo – pérunie d’appareil photo numérique – alors les autres me regardent parfois d’un œil soupçonneux parce que je suis pas encore de la bande, mais il est BLEU, c’est un cran au dessus des badges JAUNEs. Les badges jaunes, on les regarde vraiment de travers. Pour eux, la vie est dure, ils n’ont droit à rien, ne peuvent pas ouvrir les portes (parce qu’elles sont sécurisées, pas parce qu’ils n’ont pas de bras, faut pas les accabler non plus) et ne peuvent – normalement - pas circuler tous seuls.
Les bureaux sont soit fermés par des cloisons de bois et de verre dépoli, soit des cubicles en open space. Perso, ce sont mes prefs parce qu’on peut voir passer les gens – important quand on mène une étude sociologique parallèlement au boulot – et qu’ils sont entourés de grandes baies vitrées d’où on a une bonne vue de Montréal et de la lumière naturelle. Les privilégiés dont je ne fais pas partie ont un bureau fermé ET une baie vitrée donnant sur l’extérieur. Note pour plus tard : Une fois l’étude sociologique terminée, obtenir un tel bureau.
Le logo IATA est assez omniprésent – au cas où on oublierait où on est – de même que ces maquettes d’avions de ligne réputées hors de prix. Même chez Airbus, j’avais pas réussi à mettre la main sur une, un comble !
Bon, soyons honnêtes, l’écran d’ordi retourné, le clavier passé en polonais ou le "quart d’heure déconne" cher à mon cœur ne sont pas encore d’actualité, et je n’ai encore donné de surnom débile à personne, j’apprends d’abord à les connaître (plus facile après de trouver le surnom sus-mentionné). Pour l’instant, on se présente, on discute gentillement et on raconte quelques petites blagues. Déjà pas mal, l’humour en anglais quand c’est pas ta langue maternelle, ça demande un peu plus d’efforts pour être efficace, surtout quand tu discutes avec un roumain, un grec, un suisse allemand, deux hollandais et une espagnole ! Notez que je pourrais leur raconter celle des œufs dans le frigo, elle est facile à traduire :P
Le mercredi, on est sensé ne pas envoyer d’emails internes mais se déplacer et parler avec nos collègues. La consigne n’est bien entendu pas respectée, peut-être parce que l’écriteau est exilé dans un coin dans l’entrée. Je dois être la seule à l’avoir repéré.


Le vendredi, c’est casual. On met des jeans et on se dit "Happy Friday !" quand on se croise dans les couloirs. Comme dit une de mes connaissances anglo-saxonnes : vendredi, c’est POETS day - Piss off early tomorrow’s saturday. Autrement dit, on se casse tôt parce que demain, c’est samedi !