jeudi 31 juillet 2008

Trop d'la balle

Montréal acceuille la Coupe Rogers, en alternance avec Toronto. Cette année, le tournoi WTA se déroule ici cette semaine, le tournoi ATP a eu lieu la semaine dernière en Ontario.


Chez les dames, comme chez les messieurs, la bataille fait rage pour la 1ère place du classement mondial : la serbe Ana Ivanovic, victorieuse à Roland Garros en 2008 et tenante du titre du tournoi, n'a que peu d'avance sur sa compatriote Jelena Jankovic. Il lui faut donc remporter à nouveau le tournoi si elle veut une chance de conserver sa place en tête de la hierarchie mondiale.
Ce mercredi soir, j'ai la chance de voir quelques matches de la Coupe Rogers au Stade Uniprix de Montréal. Arrivée devant l'entrée de l'enceinte sportive, je me retrouve à faire la queue à côté d'Ariane Moffatt, chanteuse québecoise de son état, et visiblement fan de la petite balle jaune. Passés les contrôles, nos chemins se séparent très vite, elle doit sûrement se rendre dans les loges VIP avec open bar tandis que je chemine vers ma place dans les hauteurs de la série 200.


Le temps est à l'orage, je suis donc assez contente de découvrir que ma place est abritée par les cabines des commentateurs TV, et sise pile dans l'axe du terrain, à côté du caméraman de Radio Canada qui retransmet les rencontres.


On commence à 19h30 avec la russe Maria Sharapova (tête de série #3) opposée à la polonaise Marta Domachowska (apparemment, ça se prononce Domarovska - Daria, tu confirmes ?). Sharapova est une jolie fille qui a l'air assez timide. Elle marche en baissant légèrement la tête, comme pour éviter qu'on remarque qu'elle est immense.


Domachowska lui rend à peine quelques centimètres, et est remontée comme une pendule. Cependant, le match progresse lentement, chacune des joueuses gagnant son service, même si elles ne passent qu'un premier service sur deux... Après environ 1h de jeu, une fine pluie se met à tomber, je redoute une interruption de jeu. Le match est déjà assez lent comme ça ! Mais le jeu continue, et Sharapova commence à faire des mouvements de bras, elle a mal à l'épaule droite. Ca fait plusieurs mois qu'elle s'en plaint sans trouver vraiment de solution, même si elle dit tester régulièrement de nouvelles raquettes, de son équipementier habituel Prince (elle joue normalement avec une Ozone 3 White) ou d'autres fournisseurs. Ce soir, elle joue avec une Prince bleu foncé à tamis régulier. Mais est-ce vraiment une Prince ou une autre raquette habillée aux couleurs de la marque américaine ??? De nombreux joueurs "maquillent" leur raquette lorsqu'ils sont en passe de changer d'équipementier ou qu'ils ont changé et ne se font pas au nouveau matériel. Ca a été le cas notamment de Graf et d'Agassi, si mes souvenirs sont bons.
Toujours est-il que le match n'est pas passionnant, et à un set partout, les deux joueuses ont déjà chacune fait appel à la kiné, ça sent l'infirmerie... Ceci me laisse donc l'occasion d'observer les à-côtés du match, les détails qui changent par rapport aux tournois auxquels j'ai assistés en France (Roland-Garros, Masters Series de Paris-Bercy, Open Gaz de France). La juge-arbitre israelienne, perchée à 2.5 m sur sa chaise, fait aussi office de juge de filet. Les ramasseurs de balle et les juges de ligne sont habillés de la même façon, à tel point qu'on les confond. Au changement de côté, les ramasseurs viennent se mettre au garde-à-vous devant la chaise de l'arbitre, alignés par ordre de grandeur comme les Daltons.


Côté ambiance, oubliez l'atmosphere limite feutrée du court Philippe-Chatrier où on entendrait presque les mouches voler. Ici, c'est plus festif. Il y a de la musique entre les jeux, deux écrans géants diffusent des images au ralenti, des pubs ou des stats du match en cours. Mais pas de sponsor horloger, alors il n'y a ni heure, ni temps de jeu affiché.
D'un côté du court, illuminé par de puissantes rampes de projecteurs, deux gardes du corps veillent à la sécurité des joueuses pour éviter que ne se reproduise l'agression subie par Monica Seles, poignardée dans le dos par un admirateur en mal de réciprocité. De l'autre côté, les photographes sont assis directement sur le court et sont mieux qu'aux "premières loges" !!!


On voit les avions qui viennent de décoller de l'aéroport Trudeau et on entend les longs trains de marchandises qui klaxonnent en passant aux abords du stade. Font-ils exprès ?
Dans le stade, un village de tentes abrite tous les sponsors, et quasiment tous les principaux équipementiers sont représentés. J'aurais pu m'acheter la raquette Babolat que je convoite depuis quelques mois mais je reste raisonnable.
Après près de 2h30 de match, Sharapova s'impose en 3 manches.

Avant l'entame du second match, Tennis Canada a récompensé Stéphanie Dubois, joueuse québecoise, avec pas moins de trois prix, celle de la meilleure joueuse de simple et de double, et de la meilleure progression pour l'année 2007 !!!

Il commence à se faire tard pour le québecois moyen, et les gradins se vident sensiblement. L'air de rien, je descends m'assoir sur un siège de la série 100, tout au bord du terrain. Trop cool !

J'avais pris ma place en espérant voir jouer la #1 mondiale mais son match a été programmé dans la matinée, j'ai donc droit à la #2. Pour la deuxième partie de la soirée, la serbe Jelena Jankovic affrontait la québecoise Aleksandra Wozniak (je sais, comme ça, c'est pas évident de savoir qu'elle est québecoise mais elle l'est). La jeune Aleks vient de faire son entrée dans le Top 50 après sa victoire au tournoi de Stanford il y a 15 jours, c'est la fierté du pays, et elle se prend Jankovic au 2e tour...


22h55. Jankovic au service. D'entrée, la qualité de jeu est meilleure, et les points défilent au profit de la serbe qui, à la fin des points, vient régulièrement au fond du court où elle a posé sa serviette. Tournant le dos à son adversaire, elle s'éponge vaguement le bout du nez mais reprend surtout tranquillement son souffle en ayant l'air occupée !!!
1e set plié 6-0 en 18 minutes, on va peut-être aller au lit plus tôt que prévu... Wozniak est comme paralysée, et le filet semble plus haut de son côté ;)


A 2-0 dans le 2ème set, je me dis que la québecoise va prendre ses deux roues de bicyclette et rentrer chez maman, mais Jelena a comme un coup de mou qui permet à son adversaire de revenir au score. Le public reprend espoir, entame une hola dans les gradins à moitié vide, et on entend crier: "Let's go, Québec ! Come on, tabernacle !" ou "Niak, niak, niak, Wozniak !"
Malheureusement, ça ne sera pas suffisant. A minuit, Jankovic signe le bon de sortie de Wozniak (6-0, 6-4).


Quand je vous disais que ça sentait l'infirmerie, c'était pas pour déconner. Jankovic a joué son match avec un gros pansement sur le genou gauche.


Et lors de la conférence de presse d'après match, Sharapova, limite en larmes, a déclaré forfait pour le tour suivant en raison de sa blessure à l'épaule. Ce qui permet à la vétérante japonaise Ai Sugiyama (33 ans) d'accéder aux quarts de finale avec, en prime, une journée de repos ! Quant à Jankovic, elle se retrouve face à Stéphanie Dubois au prochain tour, elle a pas se faire que des amis ici...

mercredi 30 juillet 2008

Blockbuster season

Le terme de blockbuster était à l'origine utilisé pour les pièces de théâtre de Broadway qui remportaient un très grand succès, il a été étendu aux films dans les années 80.
La saison des blockbusters se déroule généralement entre Memorial Day (fin mai) et Labor Day (début septembre), l'été ayant toujours été une saison de forte fréquentation pour les salles osbscures américaines. Ce phénomène ne s'est développé en France que depuis quelques années. Auparavant, la saison estivale française était plutôt réservée aux sorties dites "techniques", à savoir la mise à l'écran de films dont on espère pas grand chose en salles mais qui doivent accomplir cette "formalité" pour continuer leur vie en vidéo ou à la TV.
Bref, cet été, on compte une bonne douzaine de blockbusters avec une forte tendance à l'adaptation de Comic Books ou de séries TV et les inévitables suites. Petit digest.



***** Iron Man
Excellent ! Le meilleur blockbuster de l'année selon moi. Je ne suis pourtant pas une grande connoisseuse des héros des Marvel Comics mais j'ai trouvé le film bien fait et très divertissant. Le parallèle entre la vie de Tony Stark et la vraie vie de Robert Downey Jr n'en ai que plus intéressante.
Downey s'est fait connaître en 1986 pour sa performance de junkie (déjà...) dans l'adaptation du bouquin de Brett Easton Ellis, Less Than Zero. Par la suite, ses apparitions à la "une" de la presse tenaient plus souvent à ces frasques hors écran (drogue, port d'arme, il est même entré par effraction dans une villa de L.A. avant de s'endormir tel une Boucle d'Or moyenne dans la chambre des enfants de la maison) qu'à ces prestations artistiques. Après une traversée du désert de plusieurs années et quelques séjours derrière les barreaux (Paris Hilton n'a rien inventé...), les producteurs de la série Ally McBeal lui ont redonné sa chance à condition qu'il mette un frein à ses conneries. Pari gagné.


o Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull
C'est bien la peine d'avoir un titre aussi long, ce film est une vraie catastrophe, avec un scénario écrit avec les pieds, bourré d'invraisemblances (mais biensûr, on peut survivre à une explosion nucléaire en se planquant dans un frigo !), d'anachronismes (j 'ai vérifié, les Harley n'ont eu des freins à disque qu'à partir de 1972 !) et d'erreurs historiques, à en croire les soucis que la production a eu avec les peuples d'Amérique du sud. Bref, Spielberg est en roue libre, Harrison Ford a perdu le charisme qui a fait de Han Solo et d'Indy des icones, et Shia Labeouf est ridicule avec sa choucroute gominée. Quant à Cate Blanchett (Babel, I'm Not There), c'est peut-être pas avec ce film qu'elle va assurer une reconversion réussie vers la comédie d'aventure.


* The Incredible Hulk
Décevant malgré la présence d'Ed Norton (American History X, 25th hour) dans le rôle du géant vert. La scène de baston finale est filmée – enfin... animée numériquement - de tellement près qu'on ne voit rien et que ça donne envie de vomir. En revanche, le plan, numérique toujours, au dessus des favelas de Rio est assez spectaculaire.


** Wanted
Vaguement adapté d'une BD américaine, ce film est destiné aux amateurs de cascades extremement couteuses qui ne se posent pas trop de questions sur la vraisemblance de l'histoire. Au-delà de ça, il faut adhérer au casting. James McAvoy, plus connu pour ces rôles dans des films d'époque anglais, y campe un employé de bureau surmédicamenté recruté par une organisation de tueurs professionnels qui oeuvrent pour le bien... A ces côtés, on retrouve Angelina Jolie en mode Lara Croft, et Morgan Freeman qu'on a vu dans de bien meilleurs rôles.


**** Wall-E
Croisement entre E.T. et Johnny 5, Wall-E est un robot compacteur d'ordures "oublié" sur Terre (comme E.T.) par la société de nettoyage qui devait débarrasser la planète bleue de tous les détritus produits par les humains. Mais Wall-E n'est pas un robot comme les autres: bien après la faillite de la société qui l' "employait", il continue à effectuer consciencieusement son travail, il habite en coloc avec un cafard dans un vieux camion (où il stocke des dizaines de petits "trésors" trouvés dans les gravas qui jonchent les rues) et regarde "Hello Dolly" en boucle sur un vieux magnétoscope. Sa petite vie bien réglée est un jour bouleversée par l'arrivée de EVE, un robot à mi-chemin entre Aibo et un iPod. Et là, c'est le coup de foudre, il a les circuits imprimés en révolution, il faut qu'il lui parle et, elle, elle le calcule même pas... C'est Pixar, c'est bien vu, superbement animé et bien manichéen !


*** The Dark Knight
La chauve-souris milliardaire (héros de DC Comics) est de retour devant la caméra de Chris Nolan (Memento). De la noirceur, des cascades à couper le souffle, et comme souvent pour ce type de film : une demi-heure de trop ! Il devrait y avoir une loi interdisant les films de plus de deux heures !
Christian Bale s'installe plus confortablement dans le costume en latex qui semble mieux lui convenir que celui de John Connor puisque l'acteur a pété les plombs à deux reprises la semaine dernière. Tout d'abord sur le tournage californien de Terminator Salvation où il a copieusement insulté et menacé le réalisateur de lui botter le cul, puis de retour dans la perfide albion, pour la première londonienne de Batman, où il aurait agressé sa mère et sa sœur !
C’est aussi la dernière performance de Heath "Every Day Is A Bad Hair Day" Ledger. Son interprêtation du Joker est certes moins grand guignol que celle de Jack Nickolson mais, contrairement à ce que pense une personne à cheveux bleus de ma connaissance ;), je trouve - c'est mon avis, et je le partage - qu'elle ressemble par moments à l'intervention surprise de Depardieu totalement bourré lors la remise d'un César à sa fille en 2004...


** The X-Files : I want to believe
Dix ans tout juste après le 1e long métrage et 6 ans après l'arrêt de la série culte de Chris Carter, le tandem Mulder-Scully, Sculder ou Mully comme vous préférez, reprend du service pour aider le FBI à retrouver un de ses agents disparu. Ce film ne laissera sûrement pas un souvenir impérissable tant il manque de rythme et de danger qui ferait craindre pour la vie des héros. David Duchovny s'est laissé pousser une barbe de bucheron canadien et Gillian Anderson a fait un régime. Mis à part ça, Mulder croit toujours autant, et Scully est toujours aussi sceptique. Pour le titre, j'aurais plutôt dit "I'd really like to believe but I can't".

La saison ne se termine officiellement que dans quelques semaines, il reste encore quelques grosses cartouches comme Babylon A.D, de Matthieu "J'aime beaucoup c'que vous faites" Kassovitz (avec Vin Diesel et... Mélanie Thierry), Star Wars : The Clone Wars, le long métrage animé de Star Wars ou encore Tropic Thunder, avec Ben Stiller en acteur à succès, Jack Black en blonde et Robert Downey Jr en noir. La boucle est bouclée.

Cet automne, sortiront les films potentiellement "oscarisables" en 2009. A suivre donc.

lundi 28 juillet 2008

Un dimanche au marché

Ce weekend, j'ai enfourché mon fidèle destrier et suis allée faire quelques courses au marché Jean-Talon, rien à voir avec le papa d'Achille... Jean Talon était un contemporain de Louis XIV.
Ce marché extérieur est situé au nord de l'ile de Montréal dans le quartier de la Petite Italie, et ce, toute l'année depuis les années 30. Il forme un grand rectangle, acceuillant des dizaines de marchands entourés de quelques épiceries fines, d'une boutique d'ustensiles de cuisine (comme un Benqué-Lacaze du 21ème siècle !!!), d'une librairie culinaire (tout, de Mapie de Toulouse-Lautrec à Jamie Oliver) et d'une succursale de la SAQ. Les rares infrasctructures en "dur" abritent bouchers, charcutiers, fromagers, pâtissiers orientaux et même une crêperie bretonne !


Tout le reste n'est que fruits, légumes, herbes et plantes aromatiques. Tout est joliment présenté, dans des petits paniers soigneusement alignés, et on peut goûter avant d'acheter !


L'argument qui tue : mes tomates sont "très bonnes". Les "pas terribles", c'est le stand d'à côté, hein !


Le mot magique ici, c'est Québec : la tomate du Québec, le maïs du Québec, la carotte du Québec, la fraise du Québec... Le reste n'est que contre-façon !



Qui dit Québec dit sirop d'érable. On le vend sous toutes ses formes et dans toutes sortes de contenants.


A quelques rues de là, toujours dans le quartier italien, il y a une épicerie thaï...


Et c'est ici que se trouve le trésor... de la levure ALSA !!! Dieu existe ! Sans exagération aucune.
C'est dingue, au supermarché, on peut trouver toutes sortes de pancakes-mix et de muffin-mix, des pépites de chocolat de toutes les tailles, et un arc-en-ciel de colorants alimentaires mais pas moyen de mettre la main sur de la bonne vieille levure. Il a fallu que j'entre ici, à la recherche de vinaigre pour parfumer le riz des sushis, pour trouver la poudre magique.


A Thai Hour, ça sent un peu comme en Thailande, un mélange subtil d'égouts et de mémé morte, surtout vers le rayon poisson et viande, je m' abstiendrai donc de me fournir dans ce rayon. Mais les produits d'épicerie sont bien empaquetés et en bon état, alors pas d'hésitation.