Vague de froid

Ça fait un moment que je ne me suis pas moquée des Canadiens en général, et des Québécois en particulier. Ce post sera donc entièrement consacré à réparer ce manque ;D
Dernièrement, le Québec a connu une vague de froid comme il n'y en avait pas eu depuis 2 ans. Quelques jours à -15/-20C à Montréal, avec des pointes à -30/-35C avec le facteur vent (à ne pas confondre avec le facteur Cheval – hahaha…). Les Québécois étant des humains comme les autres, ils avaient effacé ce souvenir de leur mémoire et donnent l'impression de découvrir le phénomène. C'est l'occasion pour les media de nous ensevelir sous un amas de statistiques météo des 60 dernières années (ils sont plus doués pour faire des récaps a posteriori que pour les prévisions, soit dit en passant…). Quant à Hydro Québec (notre EDF), c'est pas la joie, le grand électricien québécois est forcé d'annoncer la saturation de son réseau de distribution et de demander à ses abonnés de limiter leur consommation.
Aujourd'hui, en feuilletant le quotidien gratuit (ou plutôt devrais-je dire, le "torchon gratuit, manquerait plus qu'on doive le payer", mais je suis de bonne humeur, donc je m'abstiendrai de ce commentaire facile) 24 Heures, je suis tombée sur un sondage express demandant à quelques montréalais s'ils essayaient de réduire leur consommation en période de grand froid. Tous ont répondu par l'affirmative (ce sont les cousins québécois de ceux que affirment ne regarder qu'Arte et ne lire que Le Monde…) mais deux commentaires illustrent bien les habitudes locales qui me semblent assez ahurissantes. Check this out.
Il y a Nancy S. qui dit: "Oui. Ce matin, j'ai baissé tous les chauffages. J'évite de mettre en marche le lave-vaisselle. Je ferme aussi toutes les lumières extérieures". Cette dernière phrase peut vous sembler anodine, mais certains de mes voisins habitant sur le Plateau laisse briller leur éclairage extérieur (devant leur porte d'entrée ou dans leur cour arrière) 365 jours par an, et ce de nuit comme de jour!!!
Et il y a Robert B qui, lui, "[fait] très attention. [Il] n'allume jamais deux téléviseurs en même temps et allume seulement les lumières dont [il] a besoin". Visiblement, Robert aime suivre le match de hockey sur RDS sans manquer la reprise de la saison de Gossip Girl sur Much, il a donc besoin de plusieurs téléviseurs allumés en même temps! Il semble aussi que Robert n'a pas grandi au son de "Éteint la lumière quand tu sors de la pièce! C'est pas Versailles, ici!!!" comme certains d'entre nous. À la nuit tombée, le Québécois aime aussi illuminer son logis, tout son logis. Il allume donc ses téléviseurs (!), son entrée, sa cuisine, sa salle à manger, son bureau et ses chambres, même si toute la famille est réunie dans le salon. Entendons-nous bien, c'est très joli, toutes ces maisons éclairées. Ça a un petit côté image d'Épinal ou image de Rimouski pour faire couleur locale. Et j'avoue, j'adore regardé les intérieurs, comme quand on prend le métro aérien à Paris. Mais y a des limites! Faut pas pousser Mémé sur le lac gelé! Tant qu'on y est, on a qu'à laisser les robinets d'eau ouverts. Après tout, on en a tellement ici, et on la paie pas. Ça ferait un petit bruit de nature façon new age!!! #@%$, ça me rend hystérique quand je lis des trucs pareils!

Bon, je viens de respirer dans un sac en papier pendant quelques minutes, ça va mieux. Passons à notre deuxième sujet du jour (qui, si je m'écoutais, serait le seul et unique sujet de tous les jours): le cinéma. Aux US, c'est la saison des récompenses, y en a pour tous les goûts: Golden Globes (décernés par la presse internationale), Oscars, SAG Awards (de la guilde des acteurs), People Choice Awards (le choix du public), les Grammys (les Victoires de la Musique version US), les Razzies (qui récompensent les pires performances cinématographiques*), et je vous épargne une foule d'événements plus ou moins microscopiques pour en venir au fait. Le cinéma US qu'on aime tant, et qui domine le monde… est en fait canadien.

Les acteurs que vous voyez incarner des présidents, des soldats ou des américains moyens sont en fait des Pepsis! C'est le surnom que les américains donnent aux canadiens car la part de marché de Pepsi au Canada est bien plus élevée que chez eux où Coca domine (bonjour les références économico-culturelles!). Imaginez, c'est un peu comme la France et la Belgique. La France fait la maline, genre "on est un grand pays, et vous autres, vous avez 79 habitants, vous vous foutez sur la gueule entre Flamands et Wallons, et vous avez même plus de gouvernement depuis des mois" (ceci dit, je ne citerai pas de noms, mais j'en connais quelques-uns en France qui préfèreraient ne pas avoir de gouvernement, hein…). On fait des blagues sur les belges, on se marre bien et ensuite, on se rappelle que Brel était belge, Benoit Poelvoorde, Jérémie Renier et Cécile de France (merci Cécile, avec toi, on a déjà une blague toute trouvée) sont belges, même Johnny est belge… enfin quand ça l'arrange fiscalement!!!

Ici, c'est pareil, les américains trouvent que les canadiens sont un peu idiots, qu'ils sourient bêtement tout le temps, et qu'ils galèrent avec leurs deux langues officielle, en particulier au Québec. Ce serait pourtant facile de leur claquer leur beignet – ou devrais-je dire, leur donut – en leur rappelant que l'industrie qui fait leur fierté est grignotée par leurs voisins du nord un peu neuneus. Prenez James Cameron, détenteur de nombreux records à la démesure d'Hollywood, avec entre autres, le premier film à plus de $100M puis $200M puis $300M, des records de nominations et de récompenses aux Oscars, etc. Le seul qu'il a pas réussi à décrocher, c'est la première femme à recevoir l'Oscar du Meilleur Réalisateur, mais il était pas loin, c'est son ex-femme (la californienne Kathryn Bigelow) qui l'a eu! Bref, James Cameron, il est pas américain, il est CANADIEN! Jack Bauer (aka Kiefer "Put-that-gun-down" Sutherland), le plus grand défenseur de l'amérique contre les vilains terroristes – canadien! Pammy Anderson, la seule US coast guard à bouées intégrées – canadienne! Justin Bieber, chanteur à mèche pour adolescentes en transe, en passe de sortir sur grand écran un docu 3D autobiographique à seulement 16 ans – canadien! Michael Cera et Ellen Page, le couple de futurs parents dans Juno, réalisé par Jason Reitman – tous les trois canadiens !
La liste est longue mais que du distingué (attention, qui saura retrouver le film de 1987 à la gloire de la nation US et réalisé par un anglais dont est extraite cette citation en VF?):
- Ivan Reitman (papa de Jason et rélisateur de Ghostbusters)
- Seth Rogen (découvert dans les films de Judd Apatow, et actuellement Green Hornet dans le très inégal film éponyme de Michel Gondry)
- Cobie Smulders (aka Robin Scherbatsky de How I Met Your Mother)
- Rachel McAdams, la nouvelle petite fiancée de l'Amérique (vue dans The notebook avec l'ontarien Ryan Gosling, dans Sherlock Holmes et dans Morning Glory)
- Carrie-Anne Moss (aka Trinity dans The Matrix)
- Ryan Reynolds (l'ex de ScarJo, très prochainement Green Lantern)
- feu Corey Haim, OMG! celui qui a incarné pendant des années la jeunesse américaine aux dents blanches était torontois!
- Michael J. Fox (aka Marty "Anybody home?" McFly)
- les montréalais Jay Baruchel et Caroline Dhavernas - à (re)découvrir dans Off The Map (nouvelle série de la créatrice de Grey's Anatomy) aux côtés de sa compatriote Rachelle Lefevre (aussi vue en ennemie du clan Mullen dans le 1e Twilight avant d'être injustement remplacée par Bryce Dallas Howard – une vraie américaine, fille du très américain Ron Howard)
- Emmanuelle Chriqui (girlfriend puis épouse de E dans Entourage)
- et Leslie Nielsen, mes amis! Même lui, était canadien!
Ça me crève le cœur de donner une liste si courte – moi qui suis la championne du monde du name dropping! – alors si vous en voulez plus, cliquez ici!

Ces dernières années, le phénomène s'accentue avec la délocalisation pour raisons économiques des productions US (surtout TV) à Vancouver, Toronto ou Montréal. Une partie du cast est faite sur place, ce qui permet aux jeunes talents locaux de percer.

Voilà, c'était un nouvel épisode de l'OVTJAN**. Merci d'être allé jusqu'au bout. À dans bientôt!

* Pour la petite histoire, Sandra Bullock est, à ma connaissance, la seule à être allée en personne chercher sa récompense l'an passé pour le terrible All About Steve, avant de recevoir l'Oscar pour son rôle dans The Blind Side.
** Observatoire de la Vie de Tous les Jours en Amérique du Nord

Les Bonnes Résolutions

Bien, bien, bien, alors, l'équation est simple pour beaucoup d'entre nous: nouvelle année = bonnes résolutions*.


La Grande Sophie - Les Bonnes Resolutions

Je ne fais pas exception, j'ai fait un rapide bilan de 2010, et réfléchi à 2011. Il y a ce qu'il faut que je fasse: savoir comment fonctionne la retraite des expats, développer mon réseau professionnel, acheter moins de livres (pour ça, j'ai déjà trouvé une excellente solution), migrer ce blog sur une autre plateforme pour lui donner une nouvelle jeunesse (Philippe, help!), etc. Et surtout, ce que j'ai envie de faire: patiner sur le canal Rideau, lire Dix Petits Nègres, revoir la trilogie du Parrain, déménager dans un nouvel appart dont je serais propriétaire (aka "The 2011 Challenge"), passer une semaine au soleil, visiter Chicago ou Vancouver ou Singapour (ou les trois), et trouver le pantalon noir définitif - ma quête du Graal ;D
Stay tuned for more.

* Quelques exemples assez drôles de bonnes résolutions:
- celles de Dirk, le dessinateur option Peter Pan
- celles de Jessica qui me rappellent quelque chose...
- celles de Thish qui résument l'essentiel

Bonne Année 2011 !

On déboulonne 2010, et c'est parti pour 2011!


Je vous souhaite une année d'aventures au bout du monde ou de petits bonheurs au coin de la rue. Éclatez-vous, faites des projets, faites des étincelles! Soyez imprévisibles, étonnez-moi et étonnez-vous!

Pour bien commencer la nouvelle année, joyeux anniversaire à Pauline (le 2), Gene (le 7), Bart (le 8), Robert (le 12?), Madame Loulou (le 24) et Christophe (le 27).