mardi 18 août 2009

L'été meurtrier

Avant même que la canicule ne s'abatte sur nous, les stars sont tombées comme des mouches. A commencer par Michael Jackson. Comme pour Lady Di, la planète s'est quasiment arrêtée de tourner. Des foules de fans dévastés par le chagrin se sont rassemblées pour rendre un dernier hommage au King of Pop. Ils ont resorti leurs vestes de cuir rouge, leurs gants à paillettes, et mis le feu à leurs cheveux en buvant du Pepsi ;)
C'est vrai, Jackson a été un très très grand artiste mais il faut aussi reconnaitre qu'il n'avait plus fait grand-chose de valable depuis le milieu des années 90, à part sortir des compilations, entretenir sa légende à grand renfort de coups marketing et essayer de fuir les nombreux scandales qui le poursuivaient.
Néanmoins, je trouve excellente l'idée de quelques montréalais qui ont organisé un spectaculaire flash mob sur fond de Beat It.



Un autre événement, tragique à mes yeux, est passé inaperçu pour 99.99% de l'humanité occupée à pleurer la mort de Bambi mais, pour beaucoup de gens de ma connaissance, une figure emblématique des années 80 s'est éteinte il y a quelques jours. Non, il ne s'agit pas de Farrah Fawcett, bien qu'elle aussi ait été une icône des 80s. Il s'agit de John Hughes.


Depuis mon plus jeune âge, j'aime le cinéma, sous toutes ses formes, en salles comme en vidéo (j'ai eu la chance d'avoir un magnétoscope à dispo dès le tout début des années 80 – early adopter et déjà fan de JVC !). A la différence de beaucoup d'enfants, je préférais les films aux séries animées. Biensûr, je connais les classiques de ma génération: Goldorak, Capitaine Flam, Albator, Candy, Ulysse 31, , etc. mais finalement, de loin (ne me demandez pas de détails sur l'histoire, je serais bien embêtée…) alors que je connais encore par cœur les dialogues de mes films préférés à l'époque (Un amour de coccinelle, La grande évasion, L'argent de poche, Heidi – version Shirley Temple, Les disparus de St Agil).
Quand je suis entrée au collège, j'ai eu le droit d'aller au ciné avec mes copains, sans adulte pour nous surveiller. Le premier film que j'ai vu, c'était A nous les garçons (avec Franck Dubosq dans le rôle du jeune premier…) de Michel Lang (qui avait déjà commis A nous les petites anglaises) au Concorde, le ciné qui était situé dans le centre commercial des Américains. Grand moment de cinéma... Dans le genre "marquant", j'ai aussi vu Back To The Future au St Agne, c'est d'ailleurs le seul et unique film que j'y ai vu, juste avant sa fermeture, après en avoir tant entendu parler par mes oncles et tantes alors étudiants à Toulouse.

Mais revenons à John Hughes. Ce gars a fait du teenmovie plus qu'un genre, un art à part entière. Entre 1984 et 1987, il a écrit et réalisé les films les plus marquants de mon adolescence, sans budget pharaonique et sans effet spéciaux.


Il a pondu des répliques mythiques telles que "La vie bouge trop vite, si tu t'arrêtes pas de temps en temps, elle peut te filer entre les doigts" (Ferris Bueller) ou encore "Colombo a téléphoné, il voudrait récupérer son imper" (John Bender à M. Vernon dans The Breakfast Club. Dans la vo, la blague est au sujet de Barry Manilow).


Avant de faire de Macauley Culkin une star interplanétaire en lui confiant le rôle de Kevin "Tête à Claques" McCallister dans Home Alone, il a révélé Molly Ringwald et Matthew Broderick, et confié des rôles à de jeunes acteurs dont Charlie Sheen, Emilio Estevez, Ally Sheedy, Andrew McCarthy, Judd Nelson et Mary Stuart Masterson, tous membres titulaires ou suppléants du Brat Pack – nom donné à un groupe de jeunes acteurs en pleine ascension dont faisaient aussi partie Tom Cruise, Rob Lowe, C. Thomas Howell, Kiefer Sutherland et Demi Moore, et ce, en référence au Rat Pack des années 60 (auquel appartenaient Franck Sinatra, Dean Martin, et Sammy Davis Jr.).



Filmographie sélective (réalisateur et/ou scénariste)
Sixteen Candles (1984) avec Molly Ringwald, Michael Schoeffling, Anthony Michael Hall et John Cusack
Pretty In Pink (1984) avec Molly Ringwald, Andrew McCarthy, Jon Cryer et Harry Dean Stanton
The Breakfast Club (1985) avec Molly Ringwald, Emilio Estevez, Judd Nelson, Ally Sheedy, Anthony Michael Hall et Paul Gleason
Weird Science (1985) avec Anthony Michael Hall, Illan Mitchell-Smith, Kelly LeBrock et Bill Paxton
Ferris Bueller's Day-Off (1986) avec Matthew Broderick, Alan Ruck, Mia Sara et Jeffrey Jones
Somekind of Wonderful (1987) avec Eric Stolz, Mary Stuart Masterson, Craig Sheffer et Lea Thomson
She's having a baby (1988) avec Kevin Bacon, Elisabeth McGovern et Alec Baldwin
Home Alone (1990) avec Macaulay Culkin, John Heard, Catherine O'Hara, Daniel Stern et Joe Pesci


Il avait non seulement un talent pour l'écriture mais aussi pour le choix de la bande son, plusieurs de ses films contiennent des morceaux d'anthologie.
- Simple Minds: Don't you (forget about me) - The Breakfast Club
- The Psychedelic Furs: Pretty in Pink - Pretty in Pink
- Susanne Vega: Left of Center - Pretty in Pink
- New Order: Shell-Shock - Pretty in Pink
- The Smiths: Please, please, please, let me get what I want - Pretty in Pink et Ferris Bueller's Day-Off (instrumental)
- Sigue Sigue Sputnik: Love Missile F1-11 - Ferris Bueller's Day-Off
- Yello: Oh Yeah - Ferris Bueller's Day-Off
- Kate Bush: This woman's work - He's having a baby

Dès le début des années 90, il s'est retiré de la jungle hollywoodienne pour s'installer dans l'Illinois où il vivait quasiment en reclus à l'instar d'une des ses idoles, J.D. Salinger (l'auteur de L'attrape-cœur, 1951). Il est décédé le 6 Août 2009, victime d'une crise cardiaque alors qu'il était en visite à Manhattan.

Je me permets de reprendre l'épitaphe qu'a écrite Valéry et que j'ai trouvée fort à propos: John Hugues – 1950-2009 – Rest in Pink

Tais-toi et rame

Rame, rame, rameurs, ramez
On avance à rien dans c'canoë
Là-haut
On t'mène en bateau
Tu pourras jamais tout quitter, t'en aller
Tais-toi et rame
Rame, rameurs, ramez

Rame, Alain Souchon, 1980

Voici un nouveau chapitre à mettre au compte de mes récits d'aventures québécoises. Cette fois-ci, pas question de se jeter dans le vide, mais plutôt de ramer St Laurent à bord d'un canoe Maori.

C'est ce que nous avons fait samedi dernier pour assister aux feux d'artifices célébrant les 25 ans de L'International des Feux d'Artifice de Montréal. Chaque samedi de l'été, un pays présente ses créations pyrotechniques au dessus du fleuve et du Pont Jacques Cartier.


Tout ce que Montréal compte de bateaux, de kayaks et de canoes se retrouve à la tombée de la nuit pour être aux premières loges en sirotant bières, bourgogne aligoté… ou de l'eau pour moi qui suis au régime sec jusqu'au 13 septembre (date du semi-marathon).

Avec 8 de mes copains dont Sandrine, organisatrice inattendue de cette soirée, j'ai embarqué sur un canoe Maori du Club Nautique de Longueil. J'étais sur le premier banc de l'embarcation, sensée donner le rythme aux rameurs assis derrière moi. Autant vous dire que je me demande encore comment on a pu faire plus de 3 mètres en voyant le manque de synchronisme dont nous avons fait preuve!!!


On s'en est cependant bien sorti, personne n'est tombé à l'eau, les feux ont duré 45 minutes (au lieu de 20-25 habituellement) et on s'est régalé de pancakes à la cassonade une fois retournés à terre.

samedi 15 août 2009

Une Lilliputienne chez Gulliver

Ces derniers jours, peu d'activité sur mon blog mais beaucoup dans la vraie vie (in real life, comme ils disent...): visite officielle de la reine mère. J'ai assidûment préparé son arrivée pour qu'elle puisse profiter au maximum de sa visite et en garde le meilleur souvenir. Voici le compte-rendu de ses premières aventures en Amérique du Nord.

Un peu angoissée par la durée du vol, les a priori sur continent américain et la peur de quitter mes pénates... I DID IT !!!
Et rien ne s'est passé comme j'avais pu l'imaginer. Géraldine m'avait concocté un programme musclé et inattendu.
Contre toute attente, ma première visite au Québec fût consacrée à Ikea et Costco où Géraldine avait quelques emplettes à faire. Chez Ikea, pas de dépaysement. Chez Costco, j'ai pris conscience du gigantisme sur le continent nord américain: seaux de mayonnaise et sachets de chips géants avec des goûts spéciaux, des condiments pour familles d'ogres !
A notre arrivée chez elle, Géraldine m'a vivement conseillé de ne pas défaire ma valise car nous repartions jeudi pour Boston !!! (NDLR: état du Massachusetts)


Un beau voyage, un super hôtel au bord de la Charles River, la découverte d'Harvard et de Boston: la cohabitation harmonieuse de l'ancien et du moderne, les paysages inoubliables du Massachusetts et du Vermont !...



A Montréal, l'Oratoire St Joseph, le Mont Royal qui domine la ville, le St Laurent, le site olympique, le Biodôme, le plateau Mont Royal avec toutes les boutiques, les restos, le lavoir (NDLR: la laverie), les escaliers extérieurs, les fleurs : il y en a partout ! On se demande comment font les gens pour réaliser ce miracle après un long et rigoureux hiver.


Programme allégé en deuxième partie de séjour car Gégé a repris le chemin du bureau mardi après-midi. J'ai fait connaissance avec le square Victoria où se trouve la Tour de la Bourse, siège de IATA. Un cocktail de tours et de bâtiments d'un autre siècle et pas loin, la rue Ste Catherine... juste après le calvaire de "Beaver Hall". Si on est pas mort asphyxié dans la montée, on peut aller y faire son shopping.


La suite, cinéma en vo (non sous-titrée), métro (sans boulot, pour moi en tout cas), visite du "musée Converse" (des murs entiers de baskets... le pied), le Parc Lafontaine où j'ai pû immortaliser les plus beaux écureuils.


Cerise sur le gâteau, grâce à Sandrine qui m'a donné sa place, nous avons vu jouer Federer au tournoi de tennis de Montréal, la Coupe Rogers, et en double, les jumeaux américains, Bob & Mike Bryan.


Et pour terminer, je vais tordre le cou à toutes les rumeurs malfaisantes: on peut très bien manger ici ! Breakfasts délicieux et copieux, bagels, doughnuts, le pain de Mr Pinchot, les légumes de Jean Talon... moi qui suis si difficile, j'ai tout apprécié.
Enfin, je dois remercier de tout mon coeur, mon tour operator préféré: Géraldine qui a tout mis en oeuvre pour rendre mon séjour agréable et instructif.
Merci à tous ses amis pour leur accueil et à l'année prochaine, j'espère...

LA NOIRAUDE


Mum, t'as oublié de parler du MIT à Cambridge, du homard et des crab cakes qu'on a mangés sur une terrasse de Boylston St à Boston, du Pont Jacques Cartier, du Circuit Gilles Villeneuve sur lequel on a roulé à vive allure (pas loin de 30 Km/h), du quartier chinois, du Vieux Port, des caribous que tu n'as pas croisés sur la route du retour vers le Québec, du soleil, de la chaleur et des BBQ dans mon jardin !

dimanche 2 août 2009

Le grand saut

Hier, samedi 1er Août 2009 était une journée extraordinaire à bien des égards. Tout d'abord, il faisait beau ! Ca peut paraître anondin mais l'été est un peu timide cette année à Montréal, en particulier le week end quand on est pas enfermé dans une tour vitrée et climatisée... Donc un samedi qui s'annonce sec et ensoliellé, ça met de bonne humeur :) Mais ce n'est pas tout (je ne suis pas aussi facile à contenter), j'ai aussi fait mon premier saut en parachute !


En voiture, Simone ! Avec mes copines de bureau - Nathalie (au volant), Caroline, Nadine et Victoria (à l'arrière de gauche à droite) - en route pour le club Nouvel Air.


Grand soleil au dessus de Farnham, Québec.


On peut revêtir la combinaison rouge.


Parées pour le décollage !


Avec mon tandem, George, un parachutiste originaire de... Toulouse !


On dit au revoir parce qu'on est jolies ET polies.


Vicky s'installe dans le cockpit.


Et on peut décoller. Il nous faut quelques minutes pour atteindre 13000 ou 14000 pieds d'altitude, juste assez de temps pour déconner un peu, prendre des photos et rappeler les consignes.


Pour la sortie de l'avion, on doit se mettre à genoux à la porte, croiser les bras, relever la tête.


Et c'est parti pour 50 secondes de chute libre à plus de 200km/h.

Au début, on a le souffle coupé, littéralement. Il faut expirer par la bouche pour permettre à l'air rentrer par le nez. On doit se laisser aller (y a pas vraiment d'alternative de toute manière...) et rester détendue car le moindre mouvement modifie la trajectoire. Il n'y a pas de resistance, c'est fluide, c'est très court. A peine le temps d'effectuer un tour d'horizon à 360 degrés, et le parachute est déployé.

On flotte en l'air, on voit la campagne québécoise et les voiles des copines sous nos pieds. Moi qui ai le vertige quand je fais de l'accrobranche, pas de soucis en parachute comme en parapente. C'est incroyablement silencieux, on peut discuter sans hurler. Même si le fait d'être légère permet de voler un peu plus longtemps, on atterrit seulement 5 ou 6 minutes après avoir quitté l'avion.


Atterrisage en douceur.


On s'en félicite, on a sauvé nos chevilles. Rendez-vous pour le prochain défi le 13 septembre: 1er marathon pour Nathalie, 1er semi-marathon pour moi !

samedi 1 août 2009

Birdie Num Num

Début juillet, j'étais invitée au mariage d'un de mes collègues (et néanmoins pote) à Toronto. On peut pas dire que je sois une grande fan des mariages mais celui-ci promettait d'être interessant. En effet, le pote en question est né au Pakistan, et le mariage était organisé dans la pure tradition pakistanaise. C'est très codifié, l'événement se déroule sur plusieurs jours, chacun correspondant à une étape du mariage. Voilà globalement ce que j'en ai retenu. Je demande pardon d'avance pour les raccourcis faciles que j'emprunterai mais c'est tellement complexe à mes yeux d'occidentale qu'il m'aurait fallu plus d'un week-end pour être au taquet sur le sujet.

Premier soir, c'était Henna Night, la soirée du henné, où la mariée porte généralement une robe verte (ou jaune) et peu ou pas de maquillage (le marathon ne fait que commencer, elle n'est pas encore épuisée, elle peut se le permettre...), et les invités, hommes et femmes, sont tous en tenue traditionnelle: un pantalon en tissus satiné et une tunique assortie, longue et fendue sur les côtés. Je n'étais pas invitée mais j'avais des espions parmi les proches.


La mariée, elle, n'a pas non plus vu grand chose de la soirée: la tradition veut qu'elle ne lève pas les yeux. Elle doit être timide et réservée. Elle ne sera officiellement une femme mariée que le troisième jour. Pour être tout à fait honnête et crue, une fois que l'union aura été consommée (le deuxième soir).

Deuxième soir, pas invitée non plus. Et pas d'espion pour rapporter des images :/ M'en fous, j'ai quand même passé une excellente soirée dans le quartier italien de Toronto : manucure-pédicure dans un salon tenu par des asiatiques (une grande première pour moi mais sûrement pas la dernière - hehehe) suivie d'un délicieux cheeseburger à l'Utopia Cafe (comme le ciné) et d'une des meilleures glaces que j'ai jamais mangée au Big Chill (comme un des mes films préférés) - avec une cornet en gauffre fait maison à la dernière minute. Ils mettent la glace dedans alors qu'il est encore tiède, c'est sublime...

Troisième soir, enfin invitée, et en grande tenue. Profitez de cette occasion, vous ne me verrez pas comme ça tous les jours !


Well, aren't we gorgeous tonight ?!?


Et pas la dernière à la déconne ;)
Faut bien ça, les mariés se font attendre. A peine plus de 2h de retard... ils ont de la chance qu'il n'y ait pas une goutte d'alcool disponible (souvenez-vous, Allah prône la sobriété, bande d'infidèles !) sinon bon nombre d'invités seraient déjà complètement à l'ouest !!! Quand leur arrivée est enfin annoncée, tout le monde s'aligne pour les accueillir. Les madames portent des saris de toutes les couleurs, c'est super beau. Du coup, j'me sens un peu tristoune avec ma robe noire. Pourtant, elle est très "cholie", et j'ai des belles ballerines à paillettes qui, je le tiens de source sûre, sont des chaussures traditionnelles pakistanaises, c'est un peu leurs espadrilles si vous voulez... Oui, je sais, ça pète un mythe mais je les trouve quand même très bien, ces ballerines.


Ce soir, la mariée a le droit d'être une jeune femme normale, elle est heureuse, elle peut regarder autour d'elle et voir ce qui se passe à son propre mariage ! Non, il n'est pas correct de demander pourquoi elle est aussi souriante !!!


Le marié, quant à lui, a le sourire depuis 3 jours. Visiblement, il est content. Nous aussi. Pendant que tout le monde est content et prend des photos, je vais aller goûter le butter chicken et les naans. Ca aussi, ça fait partie de la tradition...
Birdie Num Num !