mercredi 28 mai 2008

Carnet rose

La petite Lucie est arrivée à Belfort dans la nuit du 28 mai, heure française. C'est le premier bébé du blog, et y en a plein d'autres en stock. Bienvenue, p'tite poulette ! Et félicitations, Young Padawan :)

mardi 27 mai 2008

Mon petit Central Park

Montréal est une ville immense, elle s’étend sur 15 km du nord au sud et 40 km d’est en ouest. En comparaison, Paris est quasiment deux fois plus petit avec 9,5 km du nord au sud et 18 km d’est en ouest. Mais je ne ressens pas vraiment cette immensité, mon quartier est comme un village au sein de la métropole, une petite oasis bobo avec ses commerçants de proximité (Mr Pinchot*, Dépanneur Pierre** ou le lavoir St André), la piscine Lévesque (que je promets d’essayer bientôt, en plus elle est gratuite comme toutes les piscines de Montréal), ses restos, ses boutiques et… last but not least, le Parc Lafontaine !

Il y a 20 grands parcs à Montréal auxquels s'ajoutent une multitude de petits espaces verts et de squares. Je n'en connais pas le dizième mais le Parc Lafontaine, c’est déjà "pas pire" (expression québécoise signifiant "pas mal"). Pour commencer, il est à 200 ou 300m de chez moi. J’ai jamais été douée pour l’évaluation des distances, toujours est-il qu'il est assez près pour que je m'y rende assez régulièrement.
Sur 36 hectares, on trouve des pelouses, des bassins, des fontaines. C’est idéal pour pratiquer toutes sortes d’activité… ou d’inactivité : picnic, vélo, taï-chi, marche, course, jeux pour enfants, tennis, foot, baseball/softball, frisbee (j’ai encore une marge de progression pour le frisbee mais j’ai encore décapité personne), j’aime même vu un gars s’entrainer au golf (lui aussi avait une bonne marge de progression) !




C'est un lieu de culture avec son théâtre en plein air (le Théâtre de Verdure).


Et un lieu de festivités. Le week-end dernier, il y avait une étape d’une course d’orientation à vélo, et aussi un tournoi de pétanque organisé par la Boule Bleue !



Le Parc Lafontaine, je l'adore, c'est mon Central Park à moi !


* Ses muffins chocolat-orange sont sublimes !
** Trop sympa, l’autre jour, il m’a même offert des alumettes. Si c'est pas mignon... "I think this is the beginning of a beautiful friendship…" (Casablanca, 1942)

Où sont passés les tuyaux ?...

… Les tuyaux ? Où est passée la grande échelle ?!?
J’adore chanter par écrit, c’est là que je révèle le mieux mes qualités vocales. Je peux faire des reprises de n’importe qui : Sacha Distel, Nana Mouskouri, Elvis, personne ne me résiste. J’espère qu’un jour, il y aura une "Nouvelle Star Par Ecrit". Ce jour-là, j’ai toutes mes chances ;) Je me demande quand même qui pourrait bien être le jury d'un truc pareil… Bref, on s’en fout, ma carrière de chanteuse n’est pas pour demain ! Ce qui nous intéresse aujourd’hui, ce sont les pompiers. Vous connaissez mon faible pour les soldats du feu dans leurs beaux camions rouges ! Chacun ses petites faiblesses, hein... Ici, les maisons sont souvent construites en bois. Ne vous fiez pas aux apparences, les briques et les pierres sont ajoutées autour de la carcasse en bois et d’isolant.


Qui dit maison en bois dit aussi possibilités d’incendies ravageurs qui réduisent en cendres les constructions en moins de temps qu’il n’en faut pour dire "ça va-tu bien ?". Argh, micro-arrêt cardiaque :P Tout ceci est bien embêtant pour les habitants de ces maisons réduites à néant mais ça me donne l’occasion de voir régulièrement passer les Services de Sécurité Incendie de Montréal, à fond et toutes sirèmes hurlantes. Très impressionnant.


Depuis plusieurs semaines, les pompiers sont fâchés tout rouge à cause de la rétrogradation d’un des leurs. Pendant les séries de hockey contre Boston, les pompiers de la caserne 23 ont habillé les bâtiments aux couleurs du Canadien. Ca peut paraître anodin mais c’est apparemment formellement interdit. Le Capitaine Vincent avait pris part à la décoration avec d’autres pompiers mais il a été le seul sanctionné, rétrogradé de capitaine à lieutenant avec une perte de salaire de $20.000. Il se serait montré "arrogant" à l’égart d’un supérieur qui l’avait surpris en train de laver les pinceaux qui avaient servis à la déco. Alors ses collègues protestent. A leur façon.
Ils apposent des autocollants à messages, avec un petit jeu de mots sur la devise du Québec.


Et pour se moquer de leur direction, ils se font passer pour les pompiers de Toronto !


Ce qui était au départ une blague de partisans du CH s'est transformé en conflit social sur fond de renégociation de la convention collective avec la Ville de Montréal. La plaisanterie a été qualifiée de " tactique syndicale en raison de la négociation en cours" par le responsable des relations professionnelles de la mairie. Il semble que la municipalité n'a pas été très sensible à la fièvre des séries…

jeudi 22 mai 2008

Pardon my French

... Écrire purement en français, c'est un soin et un amusement qui récompense quelque peu l'ennui d'écrire. (Paul Valéry, Tel Quel.)

N’allez pas croire que je suis une puriste du français. Je dis volontiers que je me déplace en vélo (et non à vélo). J’ai souvent agrémenté mes phrases d’anglicismes tels que "déceptifs", "checker" ou "implémenter". Et j'ai été à l’origine de néologismes particulièrement innovants… Cependant, la plupart du temps, j’estime parler et écrire ma langue maternelle sans trop l’écorcher. Allez, maintenant vous allez scruter tous mes messages à la recherche de fautes, d’erreurs de grammaire et de conjugaison (régalez-vous, c’est mon point faible). Tant pis pour moi, ça m’obligera à redoubler d’efforts pour qu’il y en ait le moins possible !
Toujours est-il que si je fais des efforts, j’apprécie qu’on en fasse autant. J’aime bien qu’ on utilise les mots à bon escient (oui, je suis maniaque et je vous emm…), qu’on les écrive correctement et qu’on respecte quelques règles de base, sinon ça gâche un peu le plaisir.
Regardons cet exemple, la bande-son de cette vidéo a été développée en 2002 par des créatifs de l’agence Lowe Alice (aujourd'hui Lowe Stratéus).



Un petit bijou de lucidité sur le milieu de la pub mêlée d’un brin de cynisme qui me réjouit. Mais voilà, les incrustations sont truffées de fautes, même les internautes moyens, généralement utilisateurs immodérés du langage SMS, les ont vues !!!

Bon, revenons à nos moutons. Ou plutôt à nos caribous. Ces derniers temps, il m’arrive d’avoir des micro-arrêts cardiaques en lisant ou en écoutant les québécois, pourtant ardents défenseurs de la langue française (dans l’absolu et face à l’anglais), s’exprimer.
Les québécois sont adeptes du "double tu". Ils ajoutent sans modération des "tu" un peu partout dans la conversation. Il y a le classique "Tu veux-tu un café ?" et le surnaturel "On va-tu au cinéma ce soir ?". On pourrait penser que c’est uniquement dans le langage parlé mais j’ai rencontré une italienne installée à Montréal qui suit un cours de français où une des profs, québécoise pur sirop d’érable, leur apprend ce genre de formule sans sourciller !!! Les italiens, normalement, ils sont juste bons à prendre des coups de boule, hein, pas à corriger les erreurs de français des profs ;)
Les accords des noms et des adjectifs sont parfois rock’n roll, en particulier pour le genre : mon préféré, qu’on trouve aussi bien sur les savons, les déos, les produits d’entretien ou dans les pubs : un "parfum subtile". Je suis désolée, un parfum n’est pas subtile. Moi, je suis subtile !

Ces petites erreurs de débutants, ça vient sûrement du fait que les québécois sont influencés par l'anglais, à l'insu de leur plein gré biensûr ;) Une certaine quantité de mots anglais s'est glissée dans leur vocabulaire. "Oui... et alors ?", me direz-vous, "En France aussi, on utilise plein de mots anglais. Y a pas de quoi appeler les parents !" Ce qui est assez surprenant, c'est que ces mots anglais sont toujours utilisés au féminin. En parlant du match de hockey, on me dit : "Tu vas voir la game ce soir ?" Ou on me demande : "Alors t'as trouvé la job de tes rêves ?!?"
A près ça, ils refusent farouchement de se laisser envahir par l'anglais alors ils traduisent tout, souvent littéralement. Si je demande un Coca Light, ils me répondent qu'on est pas aux Etats-Unis et qu'ici, c'est du Coke Diète (traduction de Diet Coke). Le week-end, enfin je veux dire le congé de fin de semaine, ils jouent à la "balle molle" (= softball) puis vont manger au PFK / Poulet Frit du Kentucky (KFC / Kentucky Fried Chicken) ou McDo s'ils veulent des McCroquettes (McNuggets) ou un lait ultra-frappé (milk shake) !!!
Je vais m'arrêter là parce qu'il y aurait de quoi faire un dico entier mais ça ne m'empêche pas de continuer à me marrer.

Le mot infarctus est le seul mot irrégulier de la langue française. On dit : "un infarctus, des obsèques". (Francis Blanche)

mercredi 21 mai 2008

Schizophrénie

S'installer dans un nouveau pays, c’est un peu déroutant, même si celui-ci parle la même langue – à peu près… ;) Il faut apprendre un brin de vocabulaire pour éviter les incompréhensions, et repérer des phrases-clés pour pouvoir répondre sans hésiter comme un benet qui n’est pas d’ici ou qui ne parle pas québecois !!! Ex : dans les magasins, à la question "Avez-vous la carte Airmiles ?" on répond tout simplement "non", et pas "non, mais j’ai la carte Flying Blue Ivory, ça marche aussi ?".
Par réflexe, on compare tout à la France, notre référentiel de base. Est-ce que c’est mieux ou moins bien ? On convertit les prix en euros. En ce moment, c’est cool, le change est en notre grande faveur mais ça peut changer alors autant éviter de se faire du mal inutilement ! On compare aussi les façons de faire, les offres, puis petit à petit, on trouve de nouveaux repères, on prend de nouvelles habitudes, et on arrête cette schizophrénie. Pour se fondre complètement dans cette nouvelle société, il faut s’habituer à des choses comme celles-ci.

La météo
C’est une affaire importante dans une ville où les températures varient entre -25° et +35°C, où les chutes de neige ont atteint l’hiver dernier des records avec un cumul de près de 4 mètres sur Montréal, et où le temps peut changer radicalement en une heure. On consulte donc régulièrement les prévisions pourtant hasardeuses de
MétéoMedia sur internet avant de prévoir un picnic, et on se surprend à regarder la chaine météo avec beaucoup d’intérêt pour savoir si la fonte des neiges n’a pas provoqué trop de crues dans les rivières.

Le métro propre comme un sou neuf !
Certes, le
métro de Montréal est beaucoup plus récent (1966) que ceux de Paris(1900), Londres (1863 !) ou New York (1904) , il y a aussi moins de stations (73) mais elles sont nickels. Sur les voies, il n’y a pas les gros graviers déguelasses du métro parisien, et pas un détritus en vue, donc pas de rat pour faire main-basse dessus. Dans les wagons, même aux heures de pointe, on est pas entassé, et on se lève pour céder sa place aux femmes enceintes ou aux petits vieux. Bref, on est des êtres humains qui respectent les autres. Un truc totalement inimaginable à Paris !!!
Et maintenant, un petit intermède pour mes amis du MMP*, quelques exemples d’habillage de stations.



Les panneaux géants iPod dans la station Atwater, c’est assez classique, y a de l'espace, on l'utilise. Mais l’habillage du couloir de correspondance de la station Berri-UQAM pour annoncer le 30ème Grand Prix de Montréal est vraiment impressionnant, il ne manque plus que le bruit assourdissant des F1 et on s’y croirait.

Le ciné
Montréal compte bon nombre de salles de ciné. Du multiplexe gigantesque spécialisé dans les blockbusters US (en vo non sous-titrée) à la Cinémathèque pour les rétrospectives sur le cinéma africain, en passant par les salles de quartier qui présentent les films québecois et étrangers, en particulier les français avec 6 à 12 mois de décalage – merde ! moi qui voulais voir le film de Jean-Paul Rouve sur Spagiari, ça va pas être pour tout de suite… Dans tout ça, les plus impressionnants sont biensûr les multiplexes. Même si ils existent aussi en France, ils n’ont pas la même démesure en terme d’offre… alimentaire.

Dans le Cinéma Banque Scotia (déjà, un ciné qui porte le nom d’une banque – inconcevable en France !!!), il y a trois étages, 12 salles et presque autant de stands de (mal)bouffe ! Dans les couloirs il règne, selon les endroits, une odeur de pop-corn, de nachos, de hot-dogs, de bretzels, c’est totalement écoeurant ! En revanche, pas de pubs pourries pour les bonbons Haribo ou les pistaches Jack Benoît, mais des infos sur l’actu du ciné et les films en tournage.

Le téléphone portable
Quoi ?!? Il faut s’engager 3 ans pour choper gratos un téléphone portable à peu près potable ! Et dire que je pestais quand SFR me faisait rempiler pour 2 ans pour changer mon mobile après avoir péniblement engranger les 20000 points nécessaires à grand coût de dépassement de forfait !!! Si le all-inclusive fait partie des mœurs pour le tourisme de masse vers les plages du Golfe du Mexique, il en est tout autre pour la téléphonie mobile. Ici, on paie le téléphone, la messagerie, la présentation du numéro, l’accès au réseau, les appels sortants, les appels entrants, et même la tonalité ! Je vais peut-être attendre un peu pour en avoir un, histoire d’analyser les offres en détails.


* Monde Merveilleux de la Pub

mardi 13 mai 2008

Road rules

Ces temps-ci, il m’arrive de louer une voiture pour faire des courses à l’extérieur de mon quartier (où on peut tout faire à pied ou à vélo). Je retrouve régulièrement au volant de monstres de la route, surdimensionnés et extrêmement gourmands en carburant, très souvent des fabrication US les plus glamour (Buick, Pontiac Oldsmobile, Chevy Lumina...). Une vraie insulte à l'esthétique et à l’écologie :/
Lors de ma dernière location, j’ai sélectionné la catégorie la moins chère. En France, je me serais retrouvée avec une Twingo, une Polo ou une Yaris, ici on m’a confié une Pontiac Grand Prix .


Quelques caractéristiques techniques pour les connaisseurs : 5 mètres de long pour 2 de large, 1,6 tonne et un moteur V6 de 3,8 litres pour 200 chevaux. Un tank ! Heureusement, le siège et le volant ont une multitude de réglages qui me permettent de voir la route !!!

Ah, l’Amérique du nord, on visualise toujours des lignes droites à perte de vue bordées d’érables, de sequoias centenaires ou de champs d'éoliennes, et séparées par de larges bandes d’herbe légèrement creuses où se planque la police de la route. C’est souvent le cas. Un régulateur de vitesse et un bon auto-radio, et on est prêt à avaler des kilomètres et des kilomètres de bitume. Mais dès qu’on s’approche des villes, on se retrouve dans des enchevêtrements d’échangeurs à vous rendre fous. Sur des autoroutes où les entrées et sorties se situent aussi bien à droite qu’à gauche de la route, où les panneaux indicateurs sont situés quelques dizaines de mètres seulement avant les enbranchements, et où on est autorisé à doubler par la gauche et par la droite !
Dans ce genre de situations, il y a pas mal de paramètres à gérer. Souvent, je décide d’en éliminer un (le compteur de vitesse) pour me concentrer sur les autres. Je suis donc le flot des véhicules en considérant que les autres respectent les limitations de vitesse !

Une fois sortie de la jungle des autoroutes autour de Montréal, c’est beaucoup plus paisible, ce qui ne doit pas nous empêcher d’être vigilants. Le code de la route est globalement le même qu’en France (les français peuvent d’ailleurs obtenir un permis de conduire québecois en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes, sans repasser d’examen), à quelques exceptions culturelles près. Par exemple, les feux de signalisation sont situés après les intersections. Ca peut paraître sans importance mais lors de mes premières visites au Canada ou aux Etats-Unis, je grillais régulièrement des feux, trop habituée à m’arrêter juste devant le signal tricolore.
Il y a aussi de drôles de panneaux, comme celui-ci.


Selon vous, quelle est sa signification ? Je vous laisse quelques jours pour faire vos propositions. Petit indice, il se signale pas la présence de cerises aux alentours !

Quand on est piéton, c’est pareil, y a des règles à respecter. Faut juste savoir lesquelles. Par exemple, on ne traverse pas hors des passages pour piétons. Il nous est tous arrivé en France de traverser hors des passages, même sur des grandes artères (je l’ai déjà fait sur les Champs Elysées), on s’en tire au pire avec quelques coups de klaxon, voire des insultes mais sans trop de soucis. Ici, mieux vaut ne pas s’y risquer, les conducteurs ne lèvent pas le pied en vous voyant. En revanche, aux passages, pas de soucis, mon ami. Au début, je restais timidement sur le trottoir, attendant pour me lancer que les voitures soient complètement arrêtées (après avoir essayer de traverser hors des passages, j’avais aussi la trouille de traverser là où c’est autorisé) et que le conducteur me fasse signe d’y aller d’un air excédé. Maintenant, il m’arrive de traverser certaines rues en lisant un papier et sans même lever la tête !!!

samedi 10 mai 2008

Ma cabane au Canada

Encore une semaine remplie d’événements de la plus haute importance. Oui, oui, oui, j’ai trouvé ma cabane au Canada !
Elle n’est pas tapie au fond des bois mais au cœur du Plateau Mont Royal. A mi-chemin entre l’avenue Mont Royal et le parc La Fontaine, à 8 minutes à pied du métro Mont Royal, et en face de la boulangerie Pinchot qui propose des viennoiseries absolument délicieuses (très proches de celles de la boulangerie en haut de la rue Richelieu à Cauterets quand on était petits !).
Je loue donc un 3 ½, ce qui correspond à un 2 pièces en France. Ici, on compte 1 pour le salon, la chambre et la cuisine, et ½ pour la salle de bain. Il est « vide » (sans meuble) mais « équipé » (avec l’électroménager, le poele = cuisinière et le frigo), et le chauffage est compris dans le loyer.
Avant d’opter pour cet appart, j’en ai visité pas mal, du loft conceptuel au trou à rat dégeulasse en passant par le rdc sur cour. Mais celui-ci qui a gagné le redoutable test des Pour/Contre.
Il est situé là (suivez la flèche jaune).


Et voici l’intérieur.

La cuisine

Le salon

La chambre

Ok, c’est vide. Il vous faudra patienter un peu pour le voir complètement installé et meublé. Pour l’instant, je suis en phase de prospection. Mes livres de chevet sont le catalogue Ikea, et les prospectus de toutes grandes surfaces que compte Montréal à la recherche des objets ultimes ! Je repars complètement de zéro, il faut TOUT racheter : du lit à la laveuse (= machine à laver), en passant par la vaisselle ou le linge de maison. Aujourd’hui, j’ai passé une partie de l’après-midi chez Zellers pour acheter le petit électro-ménager indispensable à l’excellente ménagère que je suis. Je possède maintenant un superbe aspirateur-traineau Hoover choisi parmi 3 modèles disponibles contre une bonne dizaine pour les aspirateurs sans sac, un non moins sublime fer à repasser T-Fal (c'est le nom canadien de Tefal) et un sèche-cheveux ionique de Revlon à $16 hors taxes (+/-15%). Pas la partie la plus sexy de mon installation, hein... mais faut bien en passer par là. Vivement la partie achat des trucs complètement superflus ;)

Pour finir, triste événement, les résultats de la NHL : c'est la fin des séries pour le Canadien de Montréal, éliminé des demi-finales de la Conférence Est par les Flyers de Philadelphie à l'issue du 5e match. La saison de hockey est terminée à Montréal, il est temps d'aller au golf !

vendredi 2 mai 2008

La Tour (de la Bourse) Infernale

Maintenant que je bosse depuis quelques jours dans la Tour de la Bourse, j’ai eu l’occasion d’observer les phénomènes qui m’entourent.
Avant toutes choses, qu’est-ce que je fais dans la vie ? Cette expression me fait marrer, comme si notre vie se résumait à notre boulot… Donc, dans la vie, je travaille pour IATA au sein de l’Airline Economics Task Force. Cool, non ? on se croirait dans Wargames. Mon projet est d’analyser les coûts opérationels des compagnies aériennes et de fournir un rapport d’analyse aux Gentils Membres de IATA. Je ne vous en dis pas plus, après faudrait que je vous tue. En revanche, je peux beaucoup plus m’étaler sur mon lieu de travail et tous les petits détails croustillants de la vie au boulot dans une tour de plus de 40 étages.

Visite guidée
D’abord, on arrive en métro – station Square Victoria. Pour rejoindre la tour, rien de plus simple, on emprunte quelques couloirs souterrains qui nous conduisent directement au sous-sol de la tour, ce sera extrêmement pratique quand les éléments se déchaineront dehors l’hiver prochain. Ces couloirs sont longs, alors pour faire passer le temps, Mouvement Art Public (MAP) propose une expo photo dont voici mes préférées.



De temps en temps, il y a aussi des musiciens, plus ou moins doués. Certains tirent des cris de chat d’un pauvre violon, pensent qu’ils auditionnent pour American Idol ou tapent le même rythme sur une micro-batterie pendant 3 minutes, d’autres plus talentueux reprennent sans massacrer Oasis, Simon & Garfunkel ou Blondie !
Au sous-sol de la Tour, se trouve la Place Victoria, un mini-mall où sont réunis des commerces et le typique food-court nord-américain. On peut donc aller à la poste, à la banque, chez le dentiste, chez le chiropracteur, chez le coiffeur, booker un voyage, s’entrainer dans la salle de gym Nautilus Plus, acheter des chaussures ou de l’artisanat Arauco, s’inscrire au Registre des Entreprises ou aller chez le cordonnier-fleuriste-pressing !!! Comme toute cette activité nous a ouvert l’appétit, on a le choix entre une douzaine de stands différents : une salade Chop Crazy ? des makis Sushi Express ? un Pad Thaï chez Thaï Express ? Mc Do ou Subway ? un latté et un muffin chez Second Cup ? une boisson aux fruits Liquid Nutrition ? Si rien de tout ça ne nous plaît, on peut toujours se laisser tenter par Sukiyaki, Oktoberfest (!), les Grillades du Cèdre ou une virée chez Couche-Tard ! Après, on se demande pourquoi il y a tant d’obèses…

The Office
Pour atteindre les bureaux de IATA, 6 ascensseurs pouvant chacun contenir 18 personnes pour un poids total de 1360 kg - faites le calcul par individus, vus les gabaris par ici, j’y crois pas une seconde ;) - desservent les étages 6 à 18. Une fois sur le palier, il faut montrer patte blanche pour entrer à chacun des étages. Comme dirait Yoda, un badge porter tu dois. Avec la photo bien en vue, c’est super important pour repérer les intrus et les terroristes. On est quand même dans la Tour de la Bourse et à deux pas du World Trade Center de Montréal, symboles de la vermine capitaliste, la menace est partout !
Mon badge n’a pas encore de photo – pérunie d’appareil photo numérique – alors les autres me regardent parfois d’un œil soupçonneux parce que je suis pas encore de la bande, mais il est BLEU, c’est un cran au dessus des badges JAUNEs. Les badges jaunes, on les regarde vraiment de travers. Pour eux, la vie est dure, ils n’ont droit à rien, ne peuvent pas ouvrir les portes (parce qu’elles sont sécurisées, pas parce qu’ils n’ont pas de bras, faut pas les accabler non plus) et ne peuvent – normalement - pas circuler tous seuls.
Les bureaux sont soit fermés par des cloisons de bois et de verre dépoli, soit des cubicles en open space. Perso, ce sont mes prefs parce qu’on peut voir passer les gens – important quand on mène une étude sociologique parallèlement au boulot – et qu’ils sont entourés de grandes baies vitrées d’où on a une bonne vue de Montréal et de la lumière naturelle. Les privilégiés dont je ne fais pas partie ont un bureau fermé ET une baie vitrée donnant sur l’extérieur. Note pour plus tard : Une fois l’étude sociologique terminée, obtenir un tel bureau.
Le logo IATA est assez omniprésent – au cas où on oublierait où on est – de même que ces maquettes d’avions de ligne réputées hors de prix. Même chez Airbus, j’avais pas réussi à mettre la main sur une, un comble !
Bon, soyons honnêtes, l’écran d’ordi retourné, le clavier passé en polonais ou le "quart d’heure déconne" cher à mon cœur ne sont pas encore d’actualité, et je n’ai encore donné de surnom débile à personne, j’apprends d’abord à les connaître (plus facile après de trouver le surnom sus-mentionné). Pour l’instant, on se présente, on discute gentillement et on raconte quelques petites blagues. Déjà pas mal, l’humour en anglais quand c’est pas ta langue maternelle, ça demande un peu plus d’efforts pour être efficace, surtout quand tu discutes avec un roumain, un grec, un suisse allemand, deux hollandais et une espagnole ! Notez que je pourrais leur raconter celle des œufs dans le frigo, elle est facile à traduire :P
Le mercredi, on est sensé ne pas envoyer d’emails internes mais se déplacer et parler avec nos collègues. La consigne n’est bien entendu pas respectée, peut-être parce que l’écriteau est exilé dans un coin dans l’entrée. Je dois être la seule à l’avoir repéré.


Le vendredi, c’est casual. On met des jeans et on se dit "Happy Friday !" quand on se croise dans les couloirs. Comme dit une de mes connaissances anglo-saxonnes : vendredi, c’est POETS day - Piss off early tomorrow’s saturday. Autrement dit, on se casse tôt parce que demain, c’est samedi !