vendredi 2 mai 2008

La Tour (de la Bourse) Infernale

Maintenant que je bosse depuis quelques jours dans la Tour de la Bourse, j’ai eu l’occasion d’observer les phénomènes qui m’entourent.
Avant toutes choses, qu’est-ce que je fais dans la vie ? Cette expression me fait marrer, comme si notre vie se résumait à notre boulot… Donc, dans la vie, je travaille pour IATA au sein de l’Airline Economics Task Force. Cool, non ? on se croirait dans Wargames. Mon projet est d’analyser les coûts opérationels des compagnies aériennes et de fournir un rapport d’analyse aux Gentils Membres de IATA. Je ne vous en dis pas plus, après faudrait que je vous tue. En revanche, je peux beaucoup plus m’étaler sur mon lieu de travail et tous les petits détails croustillants de la vie au boulot dans une tour de plus de 40 étages.

Visite guidée
D’abord, on arrive en métro – station Square Victoria. Pour rejoindre la tour, rien de plus simple, on emprunte quelques couloirs souterrains qui nous conduisent directement au sous-sol de la tour, ce sera extrêmement pratique quand les éléments se déchaineront dehors l’hiver prochain. Ces couloirs sont longs, alors pour faire passer le temps, Mouvement Art Public (MAP) propose une expo photo dont voici mes préférées.



De temps en temps, il y a aussi des musiciens, plus ou moins doués. Certains tirent des cris de chat d’un pauvre violon, pensent qu’ils auditionnent pour American Idol ou tapent le même rythme sur une micro-batterie pendant 3 minutes, d’autres plus talentueux reprennent sans massacrer Oasis, Simon & Garfunkel ou Blondie !
Au sous-sol de la Tour, se trouve la Place Victoria, un mini-mall où sont réunis des commerces et le typique food-court nord-américain. On peut donc aller à la poste, à la banque, chez le dentiste, chez le chiropracteur, chez le coiffeur, booker un voyage, s’entrainer dans la salle de gym Nautilus Plus, acheter des chaussures ou de l’artisanat Arauco, s’inscrire au Registre des Entreprises ou aller chez le cordonnier-fleuriste-pressing !!! Comme toute cette activité nous a ouvert l’appétit, on a le choix entre une douzaine de stands différents : une salade Chop Crazy ? des makis Sushi Express ? un Pad Thaï chez Thaï Express ? Mc Do ou Subway ? un latté et un muffin chez Second Cup ? une boisson aux fruits Liquid Nutrition ? Si rien de tout ça ne nous plaît, on peut toujours se laisser tenter par Sukiyaki, Oktoberfest (!), les Grillades du Cèdre ou une virée chez Couche-Tard ! Après, on se demande pourquoi il y a tant d’obèses…

The Office
Pour atteindre les bureaux de IATA, 6 ascensseurs pouvant chacun contenir 18 personnes pour un poids total de 1360 kg - faites le calcul par individus, vus les gabaris par ici, j’y crois pas une seconde ;) - desservent les étages 6 à 18. Une fois sur le palier, il faut montrer patte blanche pour entrer à chacun des étages. Comme dirait Yoda, un badge porter tu dois. Avec la photo bien en vue, c’est super important pour repérer les intrus et les terroristes. On est quand même dans la Tour de la Bourse et à deux pas du World Trade Center de Montréal, symboles de la vermine capitaliste, la menace est partout !
Mon badge n’a pas encore de photo – pérunie d’appareil photo numérique – alors les autres me regardent parfois d’un œil soupçonneux parce que je suis pas encore de la bande, mais il est BLEU, c’est un cran au dessus des badges JAUNEs. Les badges jaunes, on les regarde vraiment de travers. Pour eux, la vie est dure, ils n’ont droit à rien, ne peuvent pas ouvrir les portes (parce qu’elles sont sécurisées, pas parce qu’ils n’ont pas de bras, faut pas les accabler non plus) et ne peuvent – normalement - pas circuler tous seuls.
Les bureaux sont soit fermés par des cloisons de bois et de verre dépoli, soit des cubicles en open space. Perso, ce sont mes prefs parce qu’on peut voir passer les gens – important quand on mène une étude sociologique parallèlement au boulot – et qu’ils sont entourés de grandes baies vitrées d’où on a une bonne vue de Montréal et de la lumière naturelle. Les privilégiés dont je ne fais pas partie ont un bureau fermé ET une baie vitrée donnant sur l’extérieur. Note pour plus tard : Une fois l’étude sociologique terminée, obtenir un tel bureau.
Le logo IATA est assez omniprésent – au cas où on oublierait où on est – de même que ces maquettes d’avions de ligne réputées hors de prix. Même chez Airbus, j’avais pas réussi à mettre la main sur une, un comble !
Bon, soyons honnêtes, l’écran d’ordi retourné, le clavier passé en polonais ou le "quart d’heure déconne" cher à mon cœur ne sont pas encore d’actualité, et je n’ai encore donné de surnom débile à personne, j’apprends d’abord à les connaître (plus facile après de trouver le surnom sus-mentionné). Pour l’instant, on se présente, on discute gentillement et on raconte quelques petites blagues. Déjà pas mal, l’humour en anglais quand c’est pas ta langue maternelle, ça demande un peu plus d’efforts pour être efficace, surtout quand tu discutes avec un roumain, un grec, un suisse allemand, deux hollandais et une espagnole ! Notez que je pourrais leur raconter celle des œufs dans le frigo, elle est facile à traduire :P
Le mercredi, on est sensé ne pas envoyer d’emails internes mais se déplacer et parler avec nos collègues. La consigne n’est bien entendu pas respectée, peut-être parce que l’écriteau est exilé dans un coin dans l’entrée. Je dois être la seule à l’avoir repéré.


Le vendredi, c’est casual. On met des jeans et on se dit "Happy Friday !" quand on se croise dans les couloirs. Comme dit une de mes connaissances anglo-saxonnes : vendredi, c’est POETS day - Piss off early tomorrow’s saturday. Autrement dit, on se casse tôt parce que demain, c’est samedi !

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