mercredi 21 mai 2008

Schizophrénie

S'installer dans un nouveau pays, c’est un peu déroutant, même si celui-ci parle la même langue – à peu près… ;) Il faut apprendre un brin de vocabulaire pour éviter les incompréhensions, et repérer des phrases-clés pour pouvoir répondre sans hésiter comme un benet qui n’est pas d’ici ou qui ne parle pas québecois !!! Ex : dans les magasins, à la question "Avez-vous la carte Airmiles ?" on répond tout simplement "non", et pas "non, mais j’ai la carte Flying Blue Ivory, ça marche aussi ?".
Par réflexe, on compare tout à la France, notre référentiel de base. Est-ce que c’est mieux ou moins bien ? On convertit les prix en euros. En ce moment, c’est cool, le change est en notre grande faveur mais ça peut changer alors autant éviter de se faire du mal inutilement ! On compare aussi les façons de faire, les offres, puis petit à petit, on trouve de nouveaux repères, on prend de nouvelles habitudes, et on arrête cette schizophrénie. Pour se fondre complètement dans cette nouvelle société, il faut s’habituer à des choses comme celles-ci.

La météo
C’est une affaire importante dans une ville où les températures varient entre -25° et +35°C, où les chutes de neige ont atteint l’hiver dernier des records avec un cumul de près de 4 mètres sur Montréal, et où le temps peut changer radicalement en une heure. On consulte donc régulièrement les prévisions pourtant hasardeuses de
MétéoMedia sur internet avant de prévoir un picnic, et on se surprend à regarder la chaine météo avec beaucoup d’intérêt pour savoir si la fonte des neiges n’a pas provoqué trop de crues dans les rivières.

Le métro propre comme un sou neuf !
Certes, le
métro de Montréal est beaucoup plus récent (1966) que ceux de Paris(1900), Londres (1863 !) ou New York (1904) , il y a aussi moins de stations (73) mais elles sont nickels. Sur les voies, il n’y a pas les gros graviers déguelasses du métro parisien, et pas un détritus en vue, donc pas de rat pour faire main-basse dessus. Dans les wagons, même aux heures de pointe, on est pas entassé, et on se lève pour céder sa place aux femmes enceintes ou aux petits vieux. Bref, on est des êtres humains qui respectent les autres. Un truc totalement inimaginable à Paris !!!
Et maintenant, un petit intermède pour mes amis du MMP*, quelques exemples d’habillage de stations.



Les panneaux géants iPod dans la station Atwater, c’est assez classique, y a de l'espace, on l'utilise. Mais l’habillage du couloir de correspondance de la station Berri-UQAM pour annoncer le 30ème Grand Prix de Montréal est vraiment impressionnant, il ne manque plus que le bruit assourdissant des F1 et on s’y croirait.

Le ciné
Montréal compte bon nombre de salles de ciné. Du multiplexe gigantesque spécialisé dans les blockbusters US (en vo non sous-titrée) à la Cinémathèque pour les rétrospectives sur le cinéma africain, en passant par les salles de quartier qui présentent les films québecois et étrangers, en particulier les français avec 6 à 12 mois de décalage – merde ! moi qui voulais voir le film de Jean-Paul Rouve sur Spagiari, ça va pas être pour tout de suite… Dans tout ça, les plus impressionnants sont biensûr les multiplexes. Même si ils existent aussi en France, ils n’ont pas la même démesure en terme d’offre… alimentaire.

Dans le Cinéma Banque Scotia (déjà, un ciné qui porte le nom d’une banque – inconcevable en France !!!), il y a trois étages, 12 salles et presque autant de stands de (mal)bouffe ! Dans les couloirs il règne, selon les endroits, une odeur de pop-corn, de nachos, de hot-dogs, de bretzels, c’est totalement écoeurant ! En revanche, pas de pubs pourries pour les bonbons Haribo ou les pistaches Jack Benoît, mais des infos sur l’actu du ciné et les films en tournage.

Le téléphone portable
Quoi ?!? Il faut s’engager 3 ans pour choper gratos un téléphone portable à peu près potable ! Et dire que je pestais quand SFR me faisait rempiler pour 2 ans pour changer mon mobile après avoir péniblement engranger les 20000 points nécessaires à grand coût de dépassement de forfait !!! Si le all-inclusive fait partie des mœurs pour le tourisme de masse vers les plages du Golfe du Mexique, il en est tout autre pour la téléphonie mobile. Ici, on paie le téléphone, la messagerie, la présentation du numéro, l’accès au réseau, les appels sortants, les appels entrants, et même la tonalité ! Je vais peut-être attendre un peu pour en avoir un, histoire d’analyser les offres en détails.


* Monde Merveilleux de la Pub

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