dimanche 24 juin 2012

Ég tala ekki íslensku*

*Je ne parle pas Islandais... C'est le moins qu'on puisse dire. Hormis Takk (= merci) que j'avais appris en Suède, et litla (=petit), y a pas grand chose qui se soit réellement imprimé dans ma cervelle de piaf! On ne peut pas dire que l'Islandais soit une langue facile. En revanche, l'île volcanique est une mine de découvertes et de souvenirs visuels.

Départ de Toronto sous une pluie battante après avoir quitté le soleil et la chaleur qui écrasaient Montréal.


J'ai eu la chance d'être toute seule sur ma rangée donc j'ai pu m'étaler tant bien que mal (à cause des accoudoirs fixes - grrrr) et dormir quelques heures.


Arrivée à 6h du mat', grand soleil en altitude...

...et petit matin gris au sol...


C'est le début d'une période de 15 jours sans voir la nuit!


Reikjavik m'a un peu fait penser à Ushuaïa, à l'autre bout du monde, en Argentine. C'est le même genre de ville côtière à la merci des éléments, avec des rues en pente vers la mer.


L'église Hallgrimur (près de 75m de haut) est un des points de repère faciles dans Reikjavik. Jusqu'en 2008, c'était le bâtiment le plus haut d'Islande!!! Au pied de l'église, une statue en bronze (offerte par les États-Unis en 1930 pour célébrer le millénaire de la création du Parlement d’Islande) représente Leifur Eiriksson, le fils d'Erik le Rouge, connu pour avoir découvert le Vinland, ou l’Amérique du Nord, en l’an mille, soit près de cinq siècle avant Christophe Colomb.


Vers minuit, le soleil se couche pendant de très longues minutes et donne à la ville une étrange couleur orange.


Il ne disparaît que peu de temps sous la ligne d'horizon.


Harpa, le centre de conférence et salle de concert, avec sa façade de panneaux de verre multicolores

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À l'échelle géologique, l'Islande est un jeune pays, ce qui signifie qu'il y a beaucoup d'activités géologiques: des volcans, des mouvements sismiques, etc. C'est une succession de champs de lave et de glaciers entre lesquels les humains se sont frayés un chemin.


Après des centaines ou des milliers d'années, une fine mousse recouvre petit à petit les champs de lave. Si il ne pleut pas pendant quelques temps, ça ressemble plus ou moins à un décor lunaire. Avec une pluie un peu soutenue, la mousse devient d'un vert soutenu assez surprenant.

En restant deux semaines, j'avais à la fois pas mal de temps sur place, et peu de temps pour faire du tourisme. J'ai donc opté pour un tour des principales attractions touristiques, en commençant par les chutes Gullfoss.


Le site du premier parlement islandais, assez central à seulement deux-trois jours de cheval de Reykjavik!!!


Quand les islandais revendiquent leur double appartenance à l'Europe et à l'Amérique, c'est pas uniquement parce que leurs ancêtres sont des Vikings et des Celtes, et parce qu'ils aiment bien les Nike. C'est parce que leur pays Ils sont littéralement situés à cheval sur les deux plaques tectoniques.


Ici, on voit... une belle beauté (hahaha!) et, plus sérieusement, sous cette eau, passe le rift entre les deux plaques continentales.

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Le 21 juin, c'est la nuit la plus courte (tellement courte qu'on a pas le temps de la voir) et le Midnight Sun Run, une course de 5, 10 ou 21K dans Reykjavik avec un départ à 10h... le soir!


Une foule de coureurs de tous âges et tous sexes parcourent l'est de la ville à une vitesse soutenue.


C'est qu'ils courrent vite, les fourbes. En réalisant mon 3e meilleur temps sur 10K, je pense avoir obtenu un de mes moins bons classements.


Mais un coucher de soleil pareil, ça vaut tous les classements du monde.


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Et qu'est-ce qu'ils mangent, les Trolls et les Vikings? Pas mal de poisson, surtout du saumon et de la morue.


Ci-dessus, un traditionnel Icelandic Fish & Chips servi avec une mayo maison à base de skyr,  et arrosé d'un petit verre de Rioja espagnol. Ci-dessous, de la morue nappée d'une mousse à base de moule, et accompagnée d'une brochette de joue de lotte.


L'alimentation des Islandais a aussi été beaucoup influencée par les États-Unis en raison de la présence jusqu'en 2006 d'une base américaine près de l'aéroport international de Keflavik. Pour la petite histoire, les américains ont fortement contribué à sa construction puis à son entretien afin qu'il respecte leurs normes et puisse accueillir leurs avions, en faisant un aéroport "top moumoutte" (qui a notamment reçu l'Airbus A380 lors de ses premiers tests en conditions extrêmes).


On peut donc manger un excellent brunch, un hot-dog ou un burger comme chez l'Oncle Sam. Et le tout sans croiser un seul McDo sur sa route, la marque aux arches jaunes ayant évacué l'île en même temps que la base militaire.

J'ai aussi découvert le Laundromat, un café-bibiothèque-lavomatique très sympa où, à l'instar des cochons impérialistes, j'ai installé ma base arrière provisoire.


L'endroit a pour devise "La vie est trop courte pour manger des mauvais burgers".

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J'y allais pas que pour faire du tourisme culinaire, hein. Pour ma deuxième semaine islandaise, j'étais  à Keflavik, l'aéroport international à 50km de Reikjavik. J'ai passé du temps dans les hangars de maintenance...


... sur le tarmac pour l'inspection des avions entre deux rotations...


... et sur le siège du commandant de bord du Boeing 757-300 qui m'avait emmenée de Toronto.


Après deux semaines, je me débrouillais vraiment bien en islandais. Non, je déconne! Mais je suis un peu baladée dans l'arrière-pays grâce au directeur du Network Control Center d'Icelandair. Il m'a montré des petits villages typiques avec juste une église et deux ou trois petites maisons, une des centrales géothermiques qui alimentent les habitants en chauffage et eau chaude.


Par beau temps, l'environnement change complètement. Plus de paysages lunaires mais des dégradés de bleu et de vert. Pour conclure mon séjour, je me suis offert un après-midi de détente au Blue Lagoon. Non, pas de film des années 80 avec Brooke Shileds!


Blue Lagoon est un spa naturel à ciel ouvert, caché derrière des collines de pierres de lave. Alors qu'il faisait seulement un quinzaine de degrés dehors, je me suis régalée à barboter dans une eau à 38 ou 40... au milieu d'une bande de touristes qui buvaient des bières - si, si, ils buvaient des bières dans l'eau!


J'ai même testé le masque de silice, et je vous jure, après avoir l'air ridicule, on a la peau toute douce.


Vol de retour à bord de  Eyjafjallajökull (comme le volcan qui a bloqué l'espace aérien européen en 2010) ou E15 si, comme moi, vous êtes incapable de le prononcer en entier.



samedi 9 juin 2012

I love LA


Previously on... California Dreamin' - c'est la série TV fictive dont je suis l'héroïne...


Héroïne qui conduit cette voiture et a pour acolyte un barbu de petite taille! Hahaha ;D

Ceci étant dit, reprenons... "Previously on California Dreamin':
- j'ai eu une place confirmée sur le vol vers San Francisco;
- j'ai fait plein de trucs nouveaux;
- j'ai fait l'abeille au Bay to Breakers;
- puis je suis partie en direction du sud.

Sur la route côtière au volant d'une Nissan Versa qui se prend pour une Porsche vintage, un petit arrêt à Carmel by the Sea (dont Clint Eastwood a été le maire dans les années 80) pour admirer le patio de la mission franciscaine San Carlos Borromeo.


Peu après Carmel, c'est la côte centrale de Californie, de Monterey à Santa Barbara. C'est la région où Steinbeck a vu le jour et situé l'action de plusieurs de ses romans. Cannery Row (Rue de la Sardine) se passe à Monterey.
Plus au sud, la côte est très découpée, c'est magnifique, on voudrait tout photographier. "Trigger happy", comme dit Tiff!


Alors que je pensais être au paradis, j'ai été rattrapée par la réalité. À 25 miles de mon étape sur la route de Los Angeles, j'ai failli tomber en panne d'essence. Il me restait environ 36 miles d'autonomie mais j'ai préféré ne pas prendre le risque.

Je me suis retrouvée à payer ce qui devait être l'essence la plus chère des US: $6.70/gallon!!! (1 gallon = 3.785 litres)


Ça s'est révélé être une sage décision puisqu'il n'y avait pas de station service à San Simeon!!!

Après 2 tentatives avortées, j'ai enfin réussi à visiter Hearst Castlle, le complexe conçu par William Randolph Hearst (un riche Californien dont le père avait fait fortune dans les mines avant que lui développe son propre empire médiatique), et l'architecte san franciscaine Julia Morgan, la première femme qui a étudié à l'École des Beaux Arts de Paris.


La propriété, bâtie entre 1919 et 1947, est au sommet d'une colline environ 500 m au dessus du niveau de la mer, et compte 3 maisons dont la principale est Casa Grande. Hearst, qui aurait inspiré le personnage principal de Citizen Kane, aimait y recevoir les plus grandes vedettes d'Hollywood des années 30 et 40 dont Greta Garbo, Charlie Chaplin et Errol Flynn.

L'ensemble est assez hétéroclite, le magnat s'est inspiré des pays qu'il a visités lors d'un voyage d'un an et demi à travers l'Europe qu'il avait fait avec sa mère au début du 20ème siècle. Même si je trouve certains de ses goûts discutables, faut reconnaître que par une journée chaude et ensoleillée, je craque pour les piscines!

La Neptune Pool - avec ses colonnes gréco-romaines, ses statues en marbre du Vermont et ses bas-reliefs italiens datant du 17ème - mesure plus de 30m de long.


La Roman Pool a été créée d'après les thermes de Caracalla et le Mausolée de Galla Placidia.


Continuant ma route vers LA, je suis passée par Santa Barbara, non pas pour boire un café avec Joe Perkins et Kelly Capwell mais pour visiter UC Santa Barbara. C'est l'un des 10 campus de l'University of California, situé entre l'Océan Pacifique et les monts Santa Ynez. Comme d'habitude, c'est assez impressionnant, même quand on a étudié dans la première université créée en France et dont les campus suivent les modes architecturales du Moyen Âge à nos jours.


La Storke Tower mesure plus de 50m de haut, et abrite une soixantaine de carillons. Le campus qui date des années 40 semble tout neuf, tout est clean et bien aménagé.


C'est très californien, les étudiants circulent sur des beach cruisers. Y a même des pistes réservées aux skates!!! On pourrait croire qu'avec son propre lagon, UCSB est la fac idéale pour devenir un beach boy mais 5 profs ou anciens étudiants ont reçu un Prix Nobel pour leurs recherches!!!

Beaucoup de gens disent: "la Californie, c'est nul, c'est une base militaire géante". Pas faux. Mais je les pardonne si ils nous laissent voir leurs avions. En cliquant sur la photo, vous pourrez voir le piaf posé sur la sonde de pitot au bout du nez de ce Tomcat exposé près de la base de Point Mugu.



On approche du but en entrant dans le Malibu County. Pas de sirène en maillot de bain ultra-échancré qui court sur la plage, pas de loi littorale non plus visiblement... En attendant, ils doivent avoir une vue assez extraordinaire!


À peine arrivée à Los Angeles, c'est la découverte d'un quartier à part: les canaux de Venice. En 1905, Abbot Kinney, un milliardaire de l'industrie du tabac avait créé une cité lacustre en hommage à son homonyme européenne, avec des gondoles, des petits ponts et des batiments à arcades. Dans les années 20, c'était aussi un parc d'attraction avec des montagnes russes et des spectacles de cascades aériennes.


Depuis, la plupart des canaux ont été comblés pour devenir de grands boulevards, et les 3 derniers petits canaux forment un quartier résidentiel haut-de-gamme, et occasionnellement un décor de cinéma, mais pas forcément dans des très bons films... (Because I said so, Valentine's day)


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Je me demande toujours pourquoi il y a des tapis roulants dans les salles de sport de Santa Monica quand on peut aller courir le long de cette plage...


C'est tellement entretenu, c'est presque trop. Les pelouses sont aussi denses que des greens de golf. J'ose même pas imaginer les taxes municipales...


Dès qu'on passe la limite de Venice Beach, c'est plus tout à fait pareil. Même si on trouve quelques superbes maisons d'archi, c'est aussi un alignement de boutiques de plage, option articles fluos made-in-China. Maintenant, y a même une officine de marijuana "thérapeutique"!!!
Le matin, le front de mer est partagé entre les sportifs (coureurs, cyclistes, basketeurs, skateurs... et les culturistes de Muscle Beach) et toutes sortes de marginaux, plus ou moins craignos. C'est dommage, j'adore cet endroit, mais j'ai l'impression que tout n'est pas fait pour le maintenir dans le meilleur état. La construction récente d'un immense skatepark est quand même encourageante.




Découvrez aussi Asher Bradshaw, le skateur de poche produit par Wilmer "Fes" Velderama.


Happy in California :D

Après la plage, exploration architecturale de Downtown LA en commençant par le Walt Disney Concert Hall qui abrite entre autres le Los Angeles Philarmonic Orchestra. La construction en alu brossé a été dessinée par Frank Gehry dont je vous parlais dans le post sur Chicago.


À quelques rues de là, on trouve le Bradbury Building. L'extérieur du bâtiment est plutôt sans intérêt, d'autant qu'il est défiguré par la devanture d'un restaurant Subway. Mais l'intérieur est magnifique avec ce mélange très réussi du bois, du métal et du verre. C'est aussi un décor très prisé par l'industrie audio-visuelle, et aussi de la BD. On peut le voir, entre autres, dans Blade Runner (1980), le clip de Rhythm Nation 1884 (Janet Jackson, 1989), Wolf (1994) ou encore Lethal Weapon 4 (1998).


À noter que, parmi les locataires, on trouve les éditions Marvel Comics et le service des affaires internes de LAPD!!!

Pour mon dernier jour à LA, météo pourrie. J'avais décidé d'aller chercher une éclaircie plus au sud dans l'Orange County. À Huntington Beach, aussi connue sous le nom de Surf City, le ciel n'était pas moins couvert.

Mais les surfeurs étaient quand même au rendez-vous pour leur board meeting.


Alors que le temps se dégageait, j'ai décidé de remonter et de m'installer sur les hauteurs de Los Angeles, à un autre de mes endroits préférés: le Griffith Observatory, qui a servi de décor à une foule de films dont Rebel without a cause (James Dean, 1955).


C'est un planétarium, comme dans le film, et un observatoire avec des vues imprenables sur l'espace mais aussi sur Downtown LA et le Hollywood sign.


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L'emplacement pub le plus snob du monde dans le virage de Sunset Boulevard. À droite en surplomb, le légendaire hôtel Chateau Marmont - (re)voir Somewhere de Sofia Coppola pour plus de détails. Un peu plus loin sur la gauche, ma destination pour la dernière nuit à LA!!!


Je me suis offert un traitement de star: une chambre au Standard Hollywood.


En me garant devant l'hôtel, je me suis dit que j'aurais vraiment plus fait couleur locale avec une Porsche... Un peu outsider sur ce coup!


La chambre n'était pas immense mais très agréable.


J'ai bien aimé le mobilier, la poire argentée, la salle de bain orange et le lit incroyablement confortable!!! La vue sur le patio et la piscine était pas mal non plus.



Ce soir-là, le patio était squatté par l'association Pro Choice (comprenez pro-avortement) alors j'ai pas eu accès à la piscine. Ça constitue à la fois une excellente excuse pour devoir revenir et l'occasion d'un petit pélerinage sur Hollywood Boulevard au niveau du Grauman's Chinese Theatre, en face du cinéma El Capitan du groupe Disney.


Sur le parvis, des dizaines d'empreintes de mains et de pieds des stars depuis les 70 ou 80 dernières années.


En novembre 2011, TLaut (Taylor Lautner), KStew (Kristen Stewart) et RobPatt (Robert Pattinson), les héros de Twilight - l'incipide (mais très lucrative) franchise inspirée des romans de vampires à l'eau de rose - sont venus ajouter les leurs. "Et alors?!?" me direz-vous. C'est vrai, on s'en cogne. Néanmoins, dans un monde où les looks des célébrités sont analysés dans les moindres détails, et les "fashion faux-pas" sactionnés par un article assassin dans People Magazine, c'est assez marrant de constater que lors de cet événement, Miss Stewart portait une paire de... Vans. Pas super glamour, hein? C'était en fait pour ne pas ruiner les stilettos Brian Atwood (who is this guy, anyway?) qu'on lui avait prêter pour l'occasion.


Au registre des métiers un peu débiles qu'on peut exercer à Hollywood, je suis tentée d'inscrire Darth-Vader-et-Storm-Trooper-pour-les-photos-de-touristes...

... et aussi checkeuse-d'email-en-sous-vêtements-dans-un-aquarium-à-la-réception-du-Standard-Hollywood! Je déconne même pas, la fille a passé la soirée dans le bocal, et elle était bien en sous-vêtements!!!


Voilà, c'est fini. On rentre à la maison maintenant. À l'année prochaine!