Départ de Toronto sous une pluie battante après avoir quitté le soleil et la chaleur qui écrasaient Montréal.
J'ai eu la chance d'être toute seule sur ma rangée donc j'ai pu m'étaler tant bien que mal (à cause des accoudoirs fixes - grrrr) et dormir quelques heures.
Arrivée à 6h du mat', grand soleil en altitude...
...et petit matin gris au sol...
C'est le début d'une période de 15 jours sans voir la nuit!
Reikjavik m'a un peu fait penser à Ushuaïa, à l'autre bout du monde, en Argentine. C'est le même genre de ville côtière à la merci des éléments, avec des rues en pente vers la mer.
L'église Hallgrimur (près de 75m de haut) est un des points de repère faciles dans Reikjavik. Jusqu'en 2008, c'était le bâtiment le plus haut d'Islande!!! Au pied de l'église, une statue en bronze (offerte par les États-Unis en 1930 pour célébrer le millénaire de la création du Parlement d’Islande) représente Leifur Eiriksson, le fils d'Erik le Rouge, connu pour avoir découvert le Vinland, ou l’Amérique du Nord, en l’an mille, soit près de cinq siècle avant Christophe Colomb.
Vers minuit, le soleil se couche pendant de très longues minutes et donne à la ville une étrange couleur orange.
Il ne disparaît que peu de temps sous la ligne d'horizon.
Harpa, le centre de conférence et salle de concert, avec sa façade de panneaux de verre multicolores
*****
À l'échelle géologique, l'Islande est un jeune pays, ce qui signifie qu'il y a beaucoup d'activités géologiques: des volcans, des mouvements sismiques, etc. C'est une succession de champs de lave et de glaciers entre lesquels les humains se sont frayés un chemin.
Après des centaines ou des milliers d'années, une fine mousse recouvre petit à petit les champs de lave. Si il ne pleut pas pendant quelques temps, ça ressemble plus ou moins à un décor lunaire. Avec une pluie un peu soutenue, la mousse devient d'un vert soutenu assez surprenant.
En restant deux semaines, j'avais à la fois pas mal de temps sur place, et peu de temps pour faire du tourisme. J'ai donc opté pour un tour des principales attractions touristiques, en commençant par les chutes Gullfoss.
Le site du premier parlement islandais, assez central à seulement deux-trois jours de cheval de Reykjavik!!!
Quand les islandais revendiquent leur double appartenance à l'Europe et à l'Amérique, c'est pas uniquement parce que leurs ancêtres sont des Vikings et des Celtes, et parce qu'ils aiment bien les Nike. C'est parce que leur pays Ils sont littéralement situés à cheval sur les deux plaques tectoniques.
Ici, on voit... une belle beauté (hahaha!) et, plus sérieusement, sous cette eau, passe le rift entre les deux plaques continentales.
*****
Le 21 juin, c'est la nuit la plus courte (tellement courte qu'on a pas le temps de la voir) et le Midnight Sun Run, une course de 5, 10 ou 21K dans Reykjavik avec un départ à 10h... le soir!
Une foule de coureurs de tous âges et tous sexes parcourent l'est de la ville à une vitesse soutenue.
C'est qu'ils courrent vite, les fourbes. En réalisant mon 3e meilleur temps sur 10K, je pense avoir obtenu un de mes moins bons classements.
Mais un coucher de soleil pareil, ça vaut tous les classements du monde.
*****
Et qu'est-ce qu'ils mangent, les Trolls et les Vikings? Pas mal de poisson, surtout du saumon et de la morue.
Ci-dessus, un traditionnel Icelandic Fish & Chips servi avec une mayo maison à base de skyr, et arrosé d'un petit verre de Rioja espagnol. Ci-dessous, de la morue nappée d'une mousse à base de moule, et accompagnée d'une brochette de joue de lotte.
L'alimentation des Islandais a aussi été beaucoup influencée par les États-Unis en raison de la présence jusqu'en 2006 d'une base américaine près de l'aéroport international de Keflavik. Pour la petite histoire, les américains ont fortement contribué à sa construction puis à son entretien afin qu'il respecte leurs normes et puisse accueillir leurs avions, en faisant un aéroport "top moumoutte" (qui a notamment reçu l'Airbus A380 lors de ses premiers tests en conditions extrêmes).
On peut donc manger un excellent brunch, un hot-dog ou un burger comme chez l'Oncle Sam. Et le tout sans croiser un seul McDo sur sa route, la marque aux arches jaunes ayant évacué l'île en même temps que la base militaire.
J'ai aussi découvert le Laundromat, un café-bibiothèque-lavomatique très sympa où, à l'instar des cochons impérialistes, j'ai installé ma base arrière provisoire.
L'endroit a pour devise "La vie est trop courte pour manger des mauvais burgers".
*****
J'y allais pas que pour faire du tourisme culinaire, hein. Pour ma deuxième semaine islandaise, j'étais à Keflavik, l'aéroport international à 50km de Reikjavik. J'ai passé du temps dans les hangars de maintenance...
... sur le tarmac pour l'inspection des avions entre deux rotations...
... et sur le siège du commandant de bord du Boeing 757-300 qui m'avait emmenée de Toronto.
Après deux semaines, je me débrouillais vraiment bien en islandais. Non, je déconne! Mais je suis un peu baladée dans l'arrière-pays grâce au directeur du Network Control Center d'Icelandair. Il m'a montré des petits villages typiques avec juste une église et deux ou trois petites maisons, une des centrales géothermiques qui alimentent les habitants en chauffage et eau chaude.
Par beau temps, l'environnement change complètement. Plus de paysages lunaires mais des dégradés de bleu et de vert. Pour conclure mon séjour, je me suis offert un après-midi de détente au Blue Lagoon. Non, pas de film des années 80 avec Brooke Shileds!
Blue Lagoon est un spa naturel à ciel ouvert, caché derrière des collines de pierres de lave. Alors qu'il faisait seulement un quinzaine de degrés dehors, je me suis régalée à barboter dans une eau à 38 ou 40... au milieu d'une bande de touristes qui buvaient des bières - si, si, ils buvaient des bières dans l'eau!
J'ai même testé le masque de silice, et je vous jure, après avoir l'air ridicule, on a la peau toute douce.
Vol de retour à bord de Eyjafjallajökull (comme le volcan qui a bloqué l'espace aérien européen en 2010) ou E15 si, comme moi, vous êtes incapable de le prononcer en entier.