mardi 25 novembre 2008

Discours sur l'état de l'union

C'est la crise...
Les banques américaines tombent comme des vieilles mouches, et l'économie mondiale s'écroule comme des dominos, les commentaires éclairés de Denis Brognard en moins.
L'industrie du transport aérien n'est pas épargnée : à peine dégage-t-elle ses premiers bénéfices après les années noires qui ont suivi le 11 Septembre qu'elle doit subir la ridicule (et très spéculative) hausse des cours de pétrole. Les sommets atteints l'été dernier ont déjà mis KO plus de 25 opérateurs, et d'autres ne verront pas 2009. Michael O'Leary, le patron grande gueule de Ryanair prédit que, très vite, il ne restera plus que 5 compagnies en Europe, dont la sienne biensûr, qui est pour l'instant la plus profitable du vieux continent.


La tour de IATA vacille lorsque ces membres, et généreux contributeurs, sont dans la tourmente. La rumeur d'un vent mauvais (i.e. une restructuration d'ampleur) a commencé à se répendre il y a quinze jours quand la visite à Montréal du responsable RH a été annoncée. Radio-Moquette annonçait le licenciement d'une bonne centaine de personnes. Sachant qu'il y a environ 300 personnes qui travaillent dans les bureaux de Montréal, ça fait beaucoup, quand même. Autant vous dire que je me sentais assez concernée par le sujet. Ici la sécurité de l'emploi existe encore moins qu'ailleurs, on le sait, ça fait partie du jeu. Ca a aussi ses avantages : à l'embauche, les recruteurs sont plus prêts à faire confiance à un débutant dont ils peuvent se séparer facilement s'ils ne sont pas satisfaits.
Les données du problème étaient assez simples : les prévisions de revenus ont été revues à la baisse et les effectifs doivent être "ajustés". Comme souvent dans ces situations d'incertitude, on fait tous des blagues, genre "ha, ha, tant qu'on a encore un boulot..." et on se demande quelle règle de gestion des stocks va être appliquée. LIFO ou FIFO ? A posteriori, ni l'une, ni l'autre. Il y a eu des départs en retraite anticipés, des contrats temporaires qui n'ont pas été transformés en emplois permanents, et des permanents qui ont été licenciés car leur activité ne faisait pas partie du coeur de métier et des priorités qu'il faut promptement satisfaire pour les compagnies membres.
Toujours est-il que je suis passée au travers des mailles du filet (cette fois-ci, du moins...). Mon poste, bien que temporaire pour l'instant, fait partie des priorités, donc on a besoin de moi. OUF ! Au final, ce ne sont pas 100 mais entre 20 et 30 personnes qui ont été remerciées selon la méthode "Prends tes affaires et rentre chez toi maintenant". Depuis la tension s'est apaisée tandis que la restructuration se poursuit dans les différentes entités de IATA à travers le monde. Au final, on arrivera sûrement à 100 personnes mais pas uniquement à Montréal.

Pendant ce temps à Montréal...
Vous êtes nombreux à me demander si je suis toujours contente d'habiter ici, si je meurs de froid, si la ville est déjà recouverte de neige et si tous les québecois sont des bucherons en chemise à carreaux. Alors voici quelques éléments de réponse. Oui, je suis très contente d'habiter ici ! Passée la découverte, je commence à avoir mes petites habitudes, mes commerçants préférés et mes cinémas selon l'humeur (celui qui passe des films français, celui qui passe les nouveautés US et qui sent le popcorn, celui où on peut voir des films indépendants). J'aime bien me balader dans la ville, elle est assez photogénique. Selon les quartiers et l'heure, elle offre des visages différents : les partisans avec leur chandail du Canadien les jours de match, les juifs hassidiques du Mile End avec leur chapeau en forme de Forêt Noire, les étudiants qui bossent tous les weekends sur leurs ordis dans les cafés qui ont internet en wifi. Contrairement à Paris, quand je pars quelques jours de Montréal, je suis contente d'y revenir. Dernièrement, au retour d'Ottawa, en conduisant dans les rues de mon quartier, je me disais : "je suis rentrée à la maison". Plutôt bon signe, non ?
Depuis début novembre, en fait au lendemain de l'Halloween, la ville a revêtu ses habits de fête. Tous les espaces publics ont leur sapin, les batiments et les arbres sont recouverts de décos lumineuses, ça rend certains endroits assez féeriques la nuit.


Pour ce qui est de la météo, les températures ont été assez basses la semaine dernière, jusqu'à –15 en température ressentie (comprenez avec le facteur vent), ça devrait descendre encore plus bas au cours de l'hiver. Le froid sec est supportable à condition d'être correctement équipé. Certains québécois pure laine sont assez légèrement vêtus même quand le froid se fait piquant mais pour ma part, après quelques semaines de recherches, j'ai opté pour une parka Canada Goose. Elle est garnie d'un duvet spécial plus chaud que celui disponible en Europe, et avec une grande capuche (façon "oh my god, they've killed Kenny !") entourée de vraie fourrure. C'est du coyote - sans déconner... La fourrure de coyote est chaude et imperméable, et c'est une excellente façon de se protéger du vent et de la neige. Il me reste encore à trouver des bottes à la fois chaudes et imperméables pour marcher dans la slush sans devenir Maurice Herzog. Le weekend, je continue encore à courir à l'extérieur. J'empile quelques épaisseurs de vêtements en matière un peu technique, j'enfile des gants et un bonnet, et je fends la bise matinale autour du Parc Lafontaine.


D'ici peu, quand la neige tiendra au sol plus d'une nuit, ça ne sera plus possible, j'envisage donc d'aller m'entrainer dans une salle de sport sur un tapis roulant. C'est beaucoup moins agréable mais si je veux faire un semi-marathon l'an prochain, mieux vaut ne pas arrêter de faire de l'exercice pendant tout l'hiver.

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