Culture Pub

On ne me refera pas, j'aime bien regarder la pub. Même si ici elle est encore plus omniprésente qu'en France, en particulier à la TV où il y a 5 ou 6 coupures par heure. On finit par se dire que c'est de la pub entrecoupée de programme et non le contraire. Néanmoins, il est toujours intéressant de se pencher sur les modes de communication pour connaître ou comprendre leurs façons de voir les choses. Vous constaterez l'humour plus débridé qu'en France sur des sujets sensibles, voire interdits (comme les médicaments). On hésite pas à ironiser sur les circonstances qui amènent à utiliser la pilule du lendemain.


Clearblue nous explique que son test de grossesse est l'objet le plus technologique sur lequel nous aurons l'occasion de... pisser !



Un petit clin d'oeil aux cousins français avec cette affiche pour la lessive La Parisienne sur le boulevard St Laurent.


Ceci n'est qu'un tout petit aperçu de ce qu'on peut voir mais je n'ai pas de scanner pour vous montrer la pub dans la presse, et personne n'a encore mis sur YouTube certaines de mes pubs préférées :/

Des infos sur la 2e ronde des séries éliminatoires de la NHL. Jeudi soir, le CH a gagné 4-3 face à Philadelphie au terme d'un 1e match dont la fin a été d'une intensité énorme. But d'égalisation à 3 partout pour le CH à 20 secondes de la fin de la 3e période réglementaire, en supériorité numérique, avec 6 joueurs sur la glace et le gardien sur le banc ! D'où une prolongation de 20 minutes sur le principe de la mort subite. Elle n'a duré que 48 secondes !!!
Pou finir, une petite pub pour un réseau de magasins de sport avec un des meilleurs joueurs du Canadien. Enjoy !

All hands on deck !*

Aujourd'hui est un grand jour - Grand Jour ! Ca fait deux ans et deux semaines que j'ai quitté le MMP**, et je suis de retour au boulot !!! J'ai signé ce matin mon contrat de (attention, juste après la fin de cette parenthèse, j'me la pète) consultante chez IATA, et commencé dans la foulée à me familiariser avec les outils ultra-modernes que je vais utiliser dans les prochains mois, à savoir une base de données sous DOS ;) Ca peut vous paraître complètement fou mais je suis hyper contente de bosser à nouveau.

Les bureaux de IATA sont situés dans une tour de plus de 40 étages surplombant le Square Victoria dans le quartier international de Montréal. La tour abrite aussi la Bourse de Montréal et l'Agence Mondiale Anti-Dopage !!!

Et maintenant, la page des sports : le CH s'est qualifié aux dépens des Bruins de Boston en remportant le 7e match (5-0). Pour fêter ça, quelques montréalais ont jugé bon de saccager des boutiques de la rue St Catherine et de brûler des voitures de police. A quand les banderoles sur les chômeurs pédophiles consanguins ?!?



D'autres, plus malins, ont préféré habillé une sculpture du Square Victoria avec le chandail de Carey Price. Sa posture ressemble assez à celle d'un gardien en action.


Dans la prochaine ronde (qui correspond aux demi-finales de la Conférence Est), les adversaires du Tricolore seront les Philadelphia Flyers, qui ont éliminé les Washington Capitols, l'équipe de Cristobal Huet.

* Tout le monde sur le pont !
** Monde Merveilleux de la Pub

En cette saison printanière...

En cette saison printanière de l'année, quand l'air est doux et plaisant, ce serait une injure à la nature et vraiment dommage de ne pas aller dehors voir sa magnificence et partager sa façon de relier le ciel et la terre. [John Milton]

Bon, je sais que ça fait un moment que j'ai pas donné de nouvelles mais c'est fou ce que le temps passe vite quand on s'amuse. La météo montréalaise est au beau fixe depuis une semaine alors tout le monde en profite pour passer du temps dehors. La neige disparait des jardins et des parcs. Tout le monde a ressorti les vélos, les rollers... et les tongs. C'est fou, dès qu'un rayon de soleil pointe le bout de son nez, les terrasses des cafés sont prises d'assaut, les gars sont en short et les filles en mini-jupe et en débardeur !!!
Avec ce temps, je peux donc m'adonner à mes activités de plein-air favorites : me balader à vélo, bouquiner en terrasse et courir au parc Lafontaine ! Après un mois d'interruption, la reprise est difficile, c'est "back to basics", inspirer sur 3 foulées, expirer sur 4, relâcher les épaules, les coudes loin du corps. Arrête de penser, cours !
Quand vient le soir, nous pouvons aussi pratiquer une autre des activités favorites des montréalais... non, rien à voir avec ça, vous avez vraiment l'esprit mal tourné, hein ! Je veux parler du barbecue. Mes longues heures à déneiger la terrasse sont récompensées, le barbecue de compet' de Krisprols est accessible et on peut faire une soirée "burgers" en regardant le hockey avec les copains. Elle est pas belle, la vie ?!?

Pour les fans de hockey, sachez que le Canadien de Montréal et les Bruins de Boston sont maintenant à égalité, 3 à 3. Demain soir, on aura donc droit au match décisif.

Bulles Québécoises

Aujourd'hui, je suis allée faire un tour à la Cinémathèque Québécoise, non pas pour voir un film mais pour voir "Intervalles Shenzhen-Pyongyang", une expo de planches de BD originales d'un dessinateur québécois que j'ai découvert juste avant mon départ.


Guy Delisle, c'est son nom, est né à Québec en 1966. Il a commencé son parcours professionnel comme animateur de dessins animés. La fermeture du studio québécois Ciné Groupe l'a conduit en Europe où il a oeuvré successivement à Munich, Berlin et Valence avant de s'installer à Montpellier en 1991.


Depuis, il a partagé son temps entre la supervision d'équipes d'animation pour le compte de studios français et d'une chaîne de TV située sur le quai du point du jour... et les récits de ses séjours orientaux.


Le dessinateur est le personnage principal de beaucoup de ses BD, il relate ses aventures dans la plupart des dictatures de l'est asiatique (Chine, Corée du Nord, Birmanie) avec humour, subtilité et un sens du détail qui rendent chacune de ses anecdotes hilarantes.

A découvrir :
DELCOURT
"Chroniques birmanes", collection Shampooing (2007)
"Louis au ski", collection Shampooing (2005)

L'ASSOCIATION (qui publie aussi les "Persepolis" de Marjane Satrapi)
"Pyongyang" (2003)
"Albert et les autres" (2001)
"Shenzhen" (2000)
"Aline et les autres" (1999)

Pour les amateurs de hockey : Le Canadien de Montréal mène 2 victoires à 1 face aux Bruins de Boston. Ce soir, 4ème des 7 rencontres. Go Habs Go !

La fièvre des séries

Religion d'état
Non, je ne vais pas vous parler de ma grande passion pour les séries TV américaines, ça fera sûrement l'objet d'une autre intervention plus tard dans l'année. Je vais vous parler de la 1ère religion du Canada : le hockey sur glace !


Cette année, le Canadien de Montréal, l'équipe la plus titrée de l'histoire du hockey avec 24 Coupes Stanley en 99 ans d'existence, a été sacré champion de la Conférence Est. Le Tricolore compte parmi les 8 équipes qualifiées pour les séries éliminatoires de la NHL, et ce, malgré le départ de son gardien vedette, le français Cristobal Huet, transféré en cours de saison aux Capitals de Washington qu'il a aussi mené jusqu'aux séries.
Un tel évènement n'était plus arrivé depuis plusieurs années, alors les montréalais sont remontés comme des pendules, intimement persuadés qu'ils inscriront un 25ème titre à leur palmarès.


Montréal est Hockey
Depuis une semaine, les séries font la une des journaux. La Presse, le plus grand quotidien francophone d'Amérique, a constitué "Le Pool de Filles", une équipe de 8 journalistes passionnées de hockey qui proposent une vision féminine des séries. La ville s'habille aux couleurs du club, des drapeaux flottent aux fenêtres des maisons et des voitures. De 7 à 77 ans, tout le monde a son chandail (c'est le nom délicieusement désuet donné au maillot des hockeyeurs), sa casquette ou son t-shirt du Canadien. Personnellement, j'arbore le N° 84 de Guillaume Latendresse, l'attaquant est tout sauf un tendre sur la glace.


Ce soir à 19h, le Québec va s'arrêter
Le Centre Bell, l'arena (i.e. la patinoire) du Canadien, affichera complet pour la rencontre qui opposera les Boston Bruins au Canadien. Les québecois sont assez sereins - les stats sont en leur faveur, avec un sans faute lors des 10 dernières rencontres - mais restent sur leurs gardes, à l'instar de Bryan Smolinski, nouvel attaquant du club, qui refuse de "penser que cette série est gagnée d'avance".
Je suivrai le match à la télé avec l'accessoire de supporter ultime (le foam finger) et je hurlerai "Go Habs Go !" en buvant des bières ;)



A voir, si vous aimez le hockey : "Maurice Richard" de Charles Binamé (2005)

Visite culturelle au supermarché

Cette semaine, mes hôtes (pour préserver leur anonymat, appelons-les Sardine & Krisprols) sont partis en vacances au soleil et m'ont confié leur maison.


Oh yes, baby, si c'est pas la classe internationale, ça ! Une maison avec tout le confort moderne, rien que pour moi. Ma seule mission est de veiller à la fonte de la neige dans le jardin. C'est tout à fait dans mes cordes !!! Je suis seule maître à bord, en charge aussi du frigo. Il faut donc que j'aille faire des courses.

J'adore aller au supermarché à l'étranger. Quand je suis chez moi, ça me saoule carrément mais, ailleurs (Montréal est encore un peu "ailleurs" pour moi), j'adore ! Chaque fois que je vais à Londres, je fais une petite virée dans le premier Tesco que je trouve sur mon chemin. J'arpente les rayons, j'hallucine devant les étalages de fruits et légumes, parfaitement calibrés, uniformément colorés et emballés dans des barquettes en dérivés pétroliers. J'inspecte les fromages. Je suis totalement dégoûtée par les gâteaux d'anniversaires multicolores 100% E235. Et mon regard s'éclaire dès que j'aperçois le rayon des barres chocolatées !!!

Pour accomplir ma mission frigo québecois, je prévoie donc une matinée afin d'explorer puis faire quelques emplettes dans un supermarché de taille moyenne. Les Wal-Mart de 400 km², ça me fait flipper, et de toutes façons, faudrait une voiture pour y aller - pas très développement durable, tout ça... D'abord, je repère les produits familiers : le Nutella (vendu ici en pots en plastique), la Vache-Qui-Rit (celle-là, elle est partout, un peu comme le Coca dans les pays sous-développés), et les yaourts Danone. Dingue, c'est comme à la maison !

Enfin presque... il y a 27 sortes de pain de mie (je déconne pas, j'ai compté, les autres clients ont dû me prendre pour Rainman !), 13 sortes de beurre de cacahuètes, et probablement 4 milliards de références de soda !!! Ici, le fin du fin est accompagné de la mention "français", en particulier pour la viande : le boeuf "français", le porc "français", etc. Il y a aussi le fromage en grains pour la poutine (rien à voir à le dictateur... euh, j'veux dire, l'homme d'état... russe), la relish sucrée pour accompagner les chiens-chauds et une multitude de bières canadiennes (Labatt, Molson, Moosehead) et québecoises (Boréale, Cheval Blanc - à ne pas confondre avec le château du même nom qui est une AOC Saint-Emilion, ok ?). Last but not least, il y a les Whippets, ces merveilleux petits biscuits à la guimauve et au chocolat - aussi connus sous le nom de Poufs de Rêve... Je vous l'ai déjà dit, c'est chouette d'aller au supermarché ici !

Atterrissage en douceur

Depuis quelques jours, j'ai déposé mes 38 kg de bagages sur le Plateau Mont-Royal, un quartier à l'est du centre de Montréal où l'on trouve de nombreuses petites maisons colorées. Je suis maintenant titulaire d'un numéro d'assuré social et d'un compte à la Royal Bank of Canada. Ces prouesses administratives ont été réalisées en une demi-heure chrono, façon j'arrive-je-m'inscris-et-je-m'en-vais ! Le tout ponctué de "En quoi puis-je vous être utile ?" et de "Bienvenue au Canada". C'est très surprenant, cette gentillesse. Le souvenir de Will, l'incroyable employé de In-N-Out Burger dans l'ouest américain, remonte alors en moi en quelques secondes et des larmes se forment au coin de mes yeux ;)
Je peux maintenant me consacrer pleinement à ma recherche de boulot !

Le grand départ

C'est un peu sous la pression d'irréductibles Gaulois (qui ne veulent résolument pas s'inscrire sur Facebook - ok, c'est complètement vain mais c'est marrant) que je me lance dans la blogosphère pour partager mon expérience québécoise. Voyons si ça m'amuse plus longtemps que Facebook...

Comment j'en suis arrivée là

Cette histoire de Canada, ça date pas d'hier. Une datation au Carbone 14 nous ramène en mille neuf cent quatre-vingt seize (1996), date du 1er voyage dans la Belle Province, de la découverte des cousins québecois, de leur accent bizarre et drôle, et de leur culture à mi-chemin entre les US et l'Europe. Telle le Robert Charbelois moyen, je me suis dis "je reviendrai à Montréal".

Première tentative de retour au début des années 2000. Je fais les démarches pour immigrer au Québec mais à l'issue de la 2ème des 3 étapes, je me dégonfle et abandonne le projet. Après tout, j'ai un boulot totalement gratifiant (oui, je travaille dans la pub ! Je développe des stratégies très complexes pour augmenter les ventes de lessives, je suis invitée à des fêtes avec le gratin du cinéma français et les attentats du 11 septembre n'ont pas encore eu lieu) mais j'ai pas beaucoup d'économies et pas le début d'une piste professionnelle outre-Atlantique. Très sagement, je décide de ne pas lâcher la proie pour l'ombre.

L'année dernière, en faisant un bilan de compétences (i.e. maladie contagieuse des cadres trentenaires sur-diplômés qui ont besoin qu'on leur reprécise leurs qualités pour qu'ils puissent les utiliser à meilleur escient, ailleurs et/ou autrement), j'envisage à nouveau de quitter la France pour l'Amérique du Nord. J'hésite entre San Diego et Montréal !!!

La deuxième tentative de retour à Montréal sera la bonne. Je passe des vacances chez un couple de potes (mon ancienne coloc de Paris - qui faisait aussi partie de la 1ère aventure canadienne en 96 - et son chéri) qui ont déménagé à Montréal un an et demi plus tôt. Il me font découvrir l'agréable vie qu'on peut mener dans une métropole à taille humaine. Je découvre aussi le Programme Vacances Travail (PVT). Je tiens alors l'opportunité de venir passer du temps au Québec en étant autorisée à bosser. Dès mon retour en France, je dépose un dossier et attend fébrilement la réponse, tout en cherchant du boulot à Toulouse. Le 7 janvier, champagne ! Je reçois un mail - que j'ai d'abord pris pour un spam et failli trasher sans même le lire - de l'Ambassade du Canada m'annonçant que ma demande de permis de travail est acceptée !

Un long process de décision

La décision de partir est prise en 2 minutes chrono, juste le temps pour moi de relire plusieurs fois le mail et d'être bien sûre que je ne rêve pas.

Je quitte alors mon appart à regrets - j'habite "derrière les portes vertes" ;) - je dispatche mes affaires entre la Haute-Garonne, le Tarn et les Hautes-Pyrénées (un grand merci à tous ceux qui ont la gentillesse de les acceuillir) et j'organise une fête de départ à Toulouse avec la famille et les copains d'enfance et un apéro dans un bar canadien à Paris pour les fous qui continuent à y habiter !

Mardi 1er avril 2008, me voilà dans le T9 de CDG, accompagnée de mon "young padawan", prête à embarquer. J'ai un peu l'impression d'être Farrugia dans la "Cité de la peur" ! 8 heures plus tard, je débarque à l'aéroport Trudeau. En bonne française, je m'attends à de longues minutes d'attente et d'énervement pour les différentes formalités administratives. Mais 20 minutes plus tard, une douanière québecoise me tend le permis de travail tant convoité en souriant - même si elle porte un gilet pare-balle ... A l'extérieur, le temps est couvert mais la température positive. A nous deux, Montréal !